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publié le 13 mars 2025  
Joeyfat
The House Of The Fat /
The Unwilling Astronaut
 
publié le 10 mars 2025 publié le 09 mars 2025
Tom Bodlin
Horreur Sympathique
Flowers Destroy
Hawks Listen
publié le 07 mars 2025 publié le 06 mars 2025
Irked
s/t EP
Ventura
Superheld
publié le 04 mars 2025 publié le 02 mars 2025
Pneu
Get Old Or Die Tryin’
Membrane
Deathly Silence
publié le 26 février 2025 publié le 25 février 2025
Strangelight
Material Conditions
Toru
Velours Dévorant
publié le 20 février 2025 publié le 19 février 2025
Denude
A Murmuration Of Capitalist Bees
Ritual Error
Dial In The Ghost
publié le 17 février 2025 publié le 16 février 2025
Haunted Horses
Dweller
Straw Man Army
Earthworks
publié le 14 février 2025 publié le 13 février 2025
Drill For Absentee
Circle Music + 4
Nothingheads
The Art Of Sod
publié le 11 février 2025 publié le 09 février 2025
Thank
I Have A Physical Body That Can Be Harmed
Rehash
Aktion Reaktion!
publié le 06 février 2025 publié le 04 février 2025
Corker
Hallways Of Grey
Chimers
Through Today
publié le 02 février 2025 publié le 01 février 2025
Help
Courage
Clamm
Disembodiment
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The Art of Self-Defense
Sinews / Choreography
Deuxième sortie pour le groupe anglais Sinews après Reanimated EP tout début 2024. Cinq nouveaux titres sur une cassette pour continuer à parcourir de multiples courants bruyants sans véritablement s'attarder sur l'un. Ça l'air un peu bâtard dit comme ça mais Sinews ne manque pas de personnalité ni de charme grâce à des compos énervées et enlevées qu'on rangera sous la bannière noise-rock. Mais c'est fait sans débauche excessive de violence ou de matraquage velu. C'est de l'Anglais avec le souci de la mélodie, un brin de subtilité à l'instar de Prop Comic alternant entre calme et puissance, chaque titre possédant son accroche bien placée finissant par tout arracher avec les stridences d'un violon sur le dernier morceau The Steps. Ça peut paraître affreusement classique comme approche et ça l'ait sûrement mais Choreography fait valser les doutes, vous pouvez suivre leurs pas sans crainte.
[publié le 08 mars 2025]

Excrucis / There Are Collectivities That Devour Souls
Excrucis vient de Chicago et tout ce qui vient de Chicago ne sonne pas noise-rock. Mais ça fait beaucoup de bruit quand même. Et de cris avec Linda Sherman. Et pas que des cris. Tout un panel vocal qui la rapproche de la chanteuse de Couch Slut qui fait que c'est elle qui détient les rênes de l'affect, capable d'être aussi mélodique que se torturer les cordes vocales, colérique et désespérément rageuse avec beaucoup de justesse et de conviction. Il en va de même pour la musique. Dans les milieux autorisés, on parle de sasscore. Un truc qui vient du punk, du screamo, du post-hardcore avec une pointe de no-wave et pas mal d'émotions derrière tout le raffût. Et surtout de surprenants décrochages mélodiques avec un guitariste beaucoup plus fin et inventif que la moyenne du genre comme sur Parasite, des changements de rythmes inopinés qui passent crème (allant jusqu'à une fin trip-hop sur la fin de Dépassement), une urgence à fleur de peau et un florilège de titres assez brefs qui accrochent parfaitement le ciboulot à l'instar de I Resign, Misery Must End ou Ceasefire. Cassette sur Zegema Beach records.
[publié le 07 mars 2025]

Knucklebunder / Lovingkindness
Knucklebunder, un trio californien qui avait sorti en 2020 un single avec un morceau de plus de douze minutes sur une face et un autre au-delà de treize de l'autre coté. C'était pas banal et c'était passé sous nos radars. Avec leur premier album Lovingkindness, Knucklebunder est revenu à des durées plus raisonnables, normales. Leur noise-rock reste cependant subtilement étrange et décalé sans pouvoir véritablement l'expliquer mais c'est là, ça flotte dans l'air et ça retourne la tête. Enregistré de main de maître par Scott Evans (Kowloon Walled City), Lovingkindness pratique un noise-rock très rythmique avec des joutes grandioses qui mettent de belles branlées (Ultimate Ultimate) en plus de la pression mais avec une articulation qui leur est propre. Ça semble complexe, tout intriqué mais pourtant ça rentre dans le lard. Et c'est mélodique aussi avec une guitare participant aussi à cette impression rythmique mais capable de délivrer de magnifiques arpèges, notamment sur les instrumentaux Star-Cross et Retreat March qui sont bien plus que des intermèdes ou de se mettre très souvent en mode slide pour mettre du liant dans tous ces rochers qui dévalent autant que pour rajouter de l'huile sur le feu. Huit compos qui vous explosent, trimballent dans tous les sens, laminent, illuminent et se terminent par le morceau le plus long, les presque sept minutes de Job's Daughters où Knucklebunder retrouve ses réflexes de 2020 avec une structure plus narrative, sous-tension, sans cesse sur le bord d'une implosion qui n'arrive jamais et c'est toujours aussi bien et unique. À découvrir d'urgence.
[publié le 27 février 2025]

Pnoom / Energy
Pnoom a publié son premier album en cassette et il s'appelle Energy. Parce que de l'énergie, oui, il y en a, une belle et bruyante, dense, grésillante, palpitante avec des contours mélodiques enveloppés par une grosse couche plus noisy que noise, la nuance est fine mais elle est là même si au final ça te bouchonne les oreilles dans les deux cas. Pnoom, un groupe canadien (Montréal) qui ne se fait pas déborder pour autant par l'énergie. Il la dompte, la pondère, la calme pour mieux la laisser éclater, voir tout griller dans des fins de titres très noisy (Borchardt Of Canada), inclue des interludes et reste sans cesse sur une vague qui se veut mélodique, un esprit shoegaze qui flotte dans un corps noise-rock, voir des traces d'un psychédélisme bien abrasif et lourd (Lock!, Kerenski) de la part d'un groupe qui peut subitement envoyer tout valdinguer comme sur Station Goran et une poignée d'autres moments bien énervés. Pnoom, retenez bien ce nom.
[publié le 21 février 2025]

The None / Care
The None n'a pas tardé pour donner une suite à Matter. Six mois plus tard, c'est Care qui débarque, à nouveau quatre titres et hélas toujours en version numérique seulement. Et ce qui ne change pas non plus, c'est l'incroyable inspiration dont le groupe londonien fait preuve pour faire briller son noise-rock dans de multiples directions et lui donner un relief ne se contentant pas des schémas connus. Entre la chanteuse bluffante et sa charismatique voix, la rudesse de la section rythmique et le jeu très affûté et inventif du guitariste, avec l'articulation qui en découle entre ces quatre là et la dynamique pleine de ressort et de cassure alternant sans qu'on la voit venir de méchants coups de butoir brutaux, des passages plus mélodiques et tout un tas de crochets alliant souplesse et subtilité, The None aligne quatre titres brûlants très habilement construits qui défoncent dans les règles de l'art. Convertissez vous à The None.
[publié le 14 février 2025]

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The Art of Losing (+)
The God Machine
One Last Laugh In A Place Of Dying... - CD
Fiction records 1994
[publié le 02 mars 2025]



Le blanc du deuil. Une pochette d’un dépouillement exemplaire. Et ces tristes et sobres mots au verso, Dedicated To Jimmy Fernandez et à l’intérieur du CD, For Our Friend Jimmy. Jimmy Fernandez, bassiste de The God Machine, mort à 29 ans alors que le trio portait la touche finale à son deuxième album One Last Laugh In A Place Of Dying…. Qui ne se serait sans doute pas appelé ainsi sans ce funeste évènement. Il a été dit que les deux membres restants, Robin Proper-Sheppard (guitare, chant) et Ron Austin (batterie) sous le choc du décès de leur ami ont laissé les morceaux en l’état, aucune modification supplémentaire n’a été apporté et les titres utilisés pour les sessions de travail pendant l’enregistrement sont restés ainsi. The Devil Song, The Life Song, The Train Song, The Sunday Song, etc. Est-ce pour cette raison que cet album sonne plus brut (toutes proportions gardées), avec moins d’arrangements ou de samples comme sur Scenes From The Second Storey ou cela n’aurait rien changé ? Toujours est-il que One Last Laugh In A Place Of Dying consacre The God Machine comme un formidable groupe à la qualité d’écriture hors-norme. Encore plus d’une heure de musique, quatorze compos et pas une seule seconde à jeter. Des riffs qui marquent au fer rouge (The Tremolo Song, Mama, Alone, The Love Song, Painless) sur un disque aux effluves générales plus dures et rock à l’instar de Evol qui est le morceau le plus abrupt et noise de leur répertoire. Dans un monde parfait, ces morceaux auraient dû être mondialement connus. Les mélodies coulent de source. Les compos aussi longues soient elles se déroulent sans accro et sans temps mort. Et la subtilité n’a pas quitté The God Machine, tout comme cette profonde mélancolie, cette sourde tension qui rend la musique encore plus belle et prenante. Et les violons présents sur In Bad Dreams et The Hunter, les samples se mélangeant à la fin de The Devil Song, la guitare acoustique sur The Flower Song et la classe de ces morceaux qui n’avaient pas besoin d’ajouts font dire que cet album était le produit final que The God Machine souhaitait et que la mort subite de Fernandez n’a rien changé. Comme pour Scenes From The Second Storey, ce second album vient d’être réédité en vinyle et en a profité pour se refaire un relifting sonore. Aucune idée comme ces rééditions sonnent mais si vous voulez l’original, ces deux albums incontournables sont là pour vous. Après The God Machine, Robin Proper-Sheppard a crée Sophia (toujours actif) alors que Ron Austin, après près de trente ans d’arrêt de toutes activités musicales, a retrouvé le chemin des studios avec Mercylane.

:: download one last laugh in a place of dying CD

info : Produced by The God Machine, engineered by Kenny Jones, recorded at Blackwing Studios and Matrix Studios. Strings for In Bad Dreams and The Hunter arranged by Robin Proper-Sheppard and Nick Ingam, performed by Peter Lale, Martin Loveday, Perry Montague-Mason and Gavyn Wright. Thanks to all those who still believe. Dedicated To Jimmy Fernandez.



 
The God Machine
Scenes From The Second Storey - CD
Fiction records 1993
[publié le 23 février 2025]



La réédition en vinyle en ce début d’année des deux albums de The God Machine a donné envie de ressortir les vieux CDs. Et si un groupe mérite qu’on braque à nouveau les projecteurs sur lui, c’est bien The God Machine. C’est pas qu’il soit totalement inconnu, loin de là, mais il aurait pu être énorme, devenir un groupe phare des 90’s. Il est juste devenu culte, un groupe oublié, un groupe qu’on chéri jalousement en marge des courants dominants et dont le nom fait toujours frissonner ceux qui savent. Mais la tragédie a frappé The God Machine. Pendant l’enregistrement du second album en 1994, le bassiste Jimmy Fernandez meurt d’une hémorragie cérébrale après avoir été admis à l’hôpital quelques jours plus tôt suite à de violents maux de tête. Dévastés, les deux autres membres du groupe, Robin Proper-Sheppard (guitare, chant) et Ron Austin (batterie) mettent fin à The God Machine. Mais ceci n’explique pas entièrement le fait que leur premier album Scenes From The Second Storey publié un an auparavant n’ait pas connu le succès qu’il aurait dû obtenir. Ne figure jamais dans aucun bilan et autres classements à la con des meilleurs albums de l’année. The God Machine n’a pas réussi à trouver sa place dans un monde musical trop compartimenté. Et encore moins sa place dans son pays d’origine. Les trois membres sont américains, originaires de San Diego et Los Angeles. Mais c’est en déménageant en Angleterre en 1990 qu’ils vont se faire connaître et passer pour un groupe anglais et qu’il reste largement méconnu de l’autre coté de l’Atlantique. Après quatre maxis, le trio publie carrément un double-album pour ses débuts sur Fiction records, le label connu pour héberger The Cure. 78 minutes. Rien que ça. Qui commence par un sample d’une citation de l’écrivain Paul Bowles sur Dream Machine, soit exactement le même sample qui ouvre Enemy Of The Sun, l’album de Neurosis paru aussi en 93. Un premier disque dans lequel The God Machine a déversé toute sa grandeur, ses tourments, sa colère, sa tristesse. Un disque aussi sophistiqué que brute, solennel, mystique, profondément mélancolique et sombre, tribal et lumineux, capable de passer de rythmes lourds et de riffs puissants à des moments d’une rare grâce et beauté (It’s All Over qui fend le cœur, The Piano Song), parfois au sein d’un même morceau comme The Blind Man qui débute à la guitare acoustique et termine dans une chevauchée violente et exaltée ou les neuf minutes de Purity balançant entre musique symphonique et cavalcade tribale et répétitive. Capable d’alterner le calme et la tempête, la simplicité et la complexité, d’écrire des titres qui avaient tout pour devenir des tubes (She Said, Out, Home avec les magnifiques Voix Bulgares en intro) et les longues pièces à se damner (Seven qui en fait seize de minutes avec clarinette, violon et violoncelle à l'appui), évoquant aussi bien Swans période Love Life que Spacemen 3, The Cure ou Joy Division pour ne finir par ressembler qu’à eux-mêmes, pratiquant autant le post-rock qui ne s’appelait pas encore comme ça que le metal le plus brillant et bien d’autres courant que le trio a amalgamé pour le fondre dans sa propre matrice. Un mélange unique de force et de fragilité avec le chant du torturé Robin Proper-Sheppard pour treize compos marquantes et charismatiques, avec de l’espace et de l’ampleur qui décuple l’impact de cette musique, tout comme elle pouvait se révéler hypnotisante en concert si mes maigres souvenirs d’un show à Londres en 93 ne sont pas déformés. Un album épique qui n’a toujours pas d’équivalent.

:: download scenes from the second storey CD

info : Robin Proper-Sheppard vocals, guitar. Ron Austin drums, piano. Jimmy Fernandez bass. Produced by The God Machine, engineered by Kenny Jones. All songs recorded at Blackwing, Maison Rouge and Matrix studios, London except the Piano Song and It's All Over recorded at Joe's garage with Roger Askew and Temptation as a live improvisation recorded in room three. All songs mixed by Kenny Jones at Matrix studios. Mastered at the Townhouse by Kevin Metcalfe. Vocal chant on The Desert Song by Katharine Gifford. Programming by Andy Montgomery, preacher provided by the burting church, vocal on Home by the Voix de Bulgares, clarinet on Seven by Ian Bishop. Purity recorded acoustically with Christiane Van Der Lee on cello, Anthony Pleeth on cello, Gavyn Wright on viola and Neil Filby on violin, string arrangement by Robin Proper-Sheppard; conducted by Nick Ingman. All other atmospheric nuances and nuisances created by The God Machine and Kenny Jones. Sleeve by Designland.



 
Roof
The Untraceable Cigar - CD
Red Note/Manifatture Criminali records 1996
[publié le 09 février 2025]



Roof était un groupe né de l’initiative de Tom Cora au violoncelle et Luc Klaasen plus connu sous le pseudo de Luc Ex pour avoir été le bassiste de The Ex de 1985 jusqu’à l’album Dizzy Spells en 2001, qui se connaissaient depuis les deux albums collaboratifs entre Cora et The Ex en 91 et 93. Avec le batteur Mickael Vatcher et le chanteur Phil Minton qui a fêté ses 84 ans en novembre dernier, le quatuor a publié en 1996 The Untraceable Cigar, premier et unique album et pas seulement parce que ce fût le seul album de Roof. Tout concourt à ce que ce disque soit un mets de choix. Musique improvisée, punk, avant-garde, rock débridé, free-jazz déconcertant, The Untraceable Cigar reflète les univers de musiciens venant d’horizons très variés pour créer une symbiose aussi dingue que poétique, une secousse tellurique et des envolées sensibles explosant en milliers de fragments semblant prendre des trajectoires opposées pour finalement se regrouper sur un canevas improvisé qui tient divinement la route et embarque dans des contrées inexplorées. Le chant de Minton, vocaliste d’exception à base de scat (technique venant du jazz consistant à émettre des sons uniquement composés de borborygmes, onomatopées, couinements, syllabes inintelligibles, imitation vocale d’instruments) et qui ne chante que le temps de The Prince dans un registre proche de Tom Waits ou sur The Letter (une reprise de Harry Partch) est pour beaucoup dans ce sentiment de folie aliénante qui suinte dans chaque morceau. L’intensité qu’il y met est subjuguante. Et entre le jeu de batterie très free et plein de convulsions et déchirements de Vatcher, les lignes de basse toujours aussi inspirées et percutantes de Luc Ex et les tirades de Tom Cora se révélant mélodiques, tendues, tortueuses, grinçantes, libres d’aller où bon il veut, The Untraceable Cigar est une création originale, belle, cathartique, dérangeante, fertile en rebondissements et en accalmies somptueuses avec des titres comme The Trace, Blind Spots, Janna Lied, Sage In Doubt et surtout Diving Bell. Neuf minutes trente d’une répétition qui va crescendo dans la tension, la démence, joue avec les nerfs, un Phil Minton qu’on ne contrôle plus pour une compo qui devient encore plus belle avec les notes du violoncelle prenant des tournures simples, profondes et mélodiques avec un minimum de changement. Une transe saisissante. Hélas, Tom Cora meurt le 9 avril 1998. The Untraceable Cigar n’aura donc pas de suite. Reste un album live, Trace, qui paraît en 98, avec trois inédits à la clef. Les trois membres restants vont tout de même créer 4 Walls avec le pianiste Veryan Weston à la place de Cora mais la magie n’est pas aussi forte. Reste aussi le souvenir tenace d’un concert de Roof à Rennes aux Tontons Flingueurs, deux jours avant le décès d’un Tom Cora qui avait voulu faire une dernière tournée alors qu’il se savait condamné par la maladie, mourir sur scène où il avait toujours vécu et rayonné. Et c’est l’impression qu’il a donné ce soir là. Personne n’oubliera le sourire qu’il avait affiché comme par magie une fois sur la scène exiguë des Flingueurs alors que juste avant, depuis que j’avais été le chercher à la gare de Rennes avec Phil Minton jusqu’à quelques secondes de quitter le backstage, son humeur était massacrante. Le bonheur n’avait pas quitté son visage une seule seconde du concert pendant qu’il triturait son violoncelle dans tous les sens. Le concert avait été de toute beauté et restera à jamais un moment spécial personnellement. Ça me tenait à cœur de lui dire par ces quelques mots, bien qu’il ne le saura jamais, qu’avec la discussion que nous avons eu après le concert alors que je le raccompagnais à son hôtel, il m’a tout simplement sauvé la vie.

:: download Roof CD

info : Tom Cora cello, Luc Ex bass, Phil Minton vocals, Michael Vatcher drums. Recorded and produced by Dolf, mixed by Dolf and Roof, at the Koeienverhuurbedrijf studio in Purmerland, Netherlands, in January and February 1996. Photos and design Isabelle Vigier, cover photo by Les Frères Lumière.







 
Jacob's Mouse
No Fish Shop Parking - LP
Blithering Idiot records 1991
[publié le 26 janvier 2025]



Jacob’s Mouse a été régulièrement associé à la scène de Camden et au label Wiiija records pour lequel le groupe avait signé deux albums. Mais le trio anglais était originaire de Bury St Edmunds dans le Suffolk et leur premier album a été publié sur leur propre label, Blithering Idiot, en 1991. Et surtout, il n’a jamais réussi à vraiment percer, à profiter de la vague et se porter à la hauteur d’un Silverfish, Loveblobs, Faith Healers ou encore Terminal Cheesecake. Et encore moins supporter la déferlante des groupes de Manchester ou toute la ribambelle de groupes noisy-pop-shoegaze qui faisaient fureur à l’époque. Même les Peel Sessions n’ont rien pu y faire. Avec les frères jumeaux Boothby, Hugo (guitare) et Jebb (basse) et le batteur-chanteur Sam Marsh, il est vrai que Jacob’s Mouse ne s’inscrivait pas dans les courants porteurs de ce début 90’s. Leur truc à eux, c’était plutôt le MC5 à la sauce anglaise, une touche grunge avec de faux-airs indie-rock, ce pourquoi Wiiija a été très certainement attiré, l’esthétisme musical de Jacob’s Mouse pouvant se rapprocher de Sun Carriage ou Loveblobs. J’avoue avoir eu un peu peur en ressortant No Fish Shop Parking de son étagère où il croupissait depuis des décennies, Jacob’s Mouse n’ayant jamais laissé un souvenir impérissable par ici non plus. Mais franchement, la redécouverte a été agréable. Huit morceaux enthousiastes avec des riffs accrocheurs, des rythmiques emballantes, un vernis noise et une approche rock’n’roll qui ont de l’allant. Il n’en fallait pas plus pour ressusciter Jacob’s Mouse et se faire plaisir avec No Fish Shop Parking dont la version américaine en CD sur Frontier records en 1992 comporte deux morceaux supplémentaires publiés à l’origine par Rough Trade sur son fameux Singles Club. Le trio a sorti par la suite deux albums, I’m Scared (193) et Rubber Room (1995) ainsi que de nombreux singles mais pas sûr qu’on en raconte l’histoire un jour.

:: download Jacob's Mouse LP

info : 33 rpm. Produced by Hugo, Jebb, Sam and Howard at Raven.

 
Between The Devil And The Deep Blue Sea
North And South Of Nothing - CD
Action Driver records 2003
[publié le 12 janvier 2025]



La publication récente de Content par American Motors a donné envie de ressortir le disque de l’un de ses membres, le guitariste-chanteur Dustin Travis White, qui oeuvrait vingt ans plus tôt au sein de Between The Devil And The Deep Blue Sea. Une expression qui signifie choisir entre deux options pas agréables du tout, entre la peste et le choléra, et pour le groupe de Columbus, cet album signifia le début et la fin des festivités. Hormis un single deux titres la même année (Riders On The Storm sur 2000000 AD records et qui ne sont pas des reprises de The Doors), Between The Devil And The Deep Blue Sea n’a sorti que North And South Of Nothing sur Action Driver en 2003. Une tragédie en six actes comme le quatuor le précise. Plus d’une heure de musique qu’il serait facile de qualifier de post-rock sauf que Between The Devil mettait plus de conviction, d’épaisseur et de complication que la moyenne du genre. Il n’hésitait pas à flanquer de bonnes grosses bourrasques noise-rock, s’approcher de la démarche de A Minor Forest, court-circuiter les montées d’adrénaline trop prévisibles, poser des pièges et n’avait pas opté pour le tout instrumental. Plus d’une fois, le diable démonte la mer et c’est beau à entendre. Un album assez typique d’une époque mais qui s’écoute toujours avec grand plaisir.

:: download between the devil and the deep blue sea CD

info : A six act tragedy composed and performed by Between The Devil And The Deep Blue Sea. G. Allen Brown. B. Jay Tibbs. D. Travis White. J. Russel Womeldorph. Magnetically documented by Colin Dupuis at Xpulsar in Owasso, MI. 3.22.2003 - 3.27.2003 with spiritual guidance from Norm. Additional percussion by Colin Dupuis. Dramatic monologue on IV from Henry Miller's "Tropic Of Cancer". Mastering by Russ Fox at Broadmoor Recording. Cover photography by Cat Solen. Illustration by Dan Lerner. Construction by The Zero Mostel, LTD.



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