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Flowers Destroy
Hawks Listen – LP
Total Life Society records 2024

Flowers Destroy, un nouveau projet de Matthew Wascovich qui a déjà régalé avec Scarcity Of Tanks et Hidden Rifles, deux groupes qui malheureusement ne connaissent pas la visibilité qu’ils méritent amplement. Et ça sera sûrement le cas avec Flowers Destroy malgré une formation qui a de la gueule. Comme avec ses autres groupes, Wascovich sait s’entourer de musiciens renommés qui ont déjà joué avec lui. Norman Westberg (Swans) et Doug Gillard (Guided By Voices) aux deux guitares, Jonny Bell (Crystal Antlers) à la basse et Raul Morales (Mike Watt + The Missingmen) à la batterie. Des années d’expérience et de savoir-faire vous contemplent.
Et c’est au service d’un rock à la résonance classique que ces cinq musiciens chevronnés se consacrent. Plus direct, simple et mélodique que ses groupes précédents, Matt Wascovich et ses acolytes se sont orientés vers un format de chansons ne cherchant pas la complication, des structures épurées avec couplet-refrain et la sève du rock’n’roll pour alimenter finement le brasier. Flowers Destroy s’inscrit dans la lignée de Wipers, Mission Of Burma avec parfois une fibre Rocket From The Crypt comme sur In The Projects, le tout exécuté avec beaucoup de classe, ce qui n’étonnera personne venant de ces personnages. Les duettistes aux guitares fournissent des mélodies élégantes, délicates, vibrantes, électrisantes et magnifiquement soutenues et inversement par le chant de Wascovich. C’est d’une limpidité confondante, ça éclaire tous les laborieux, une démonstration en toute sobriété, sans effet de manche, sans tapage, sans dissonance excessive pour écrire des compos s’imposant sans forcer.
Flowers Destroy offre un bouquet de titres mémorables, entêtants, dès l’ouverture du tube People Gather jusqu’au final Beyond qui fait dans le genre ballade sombre et prenante, même avec le solo de guitare à la toute fin. Entre les deux, Hawks Listen déploie des trésors de subtilités, de tension contenue, de refrains lumineux, une rythmique nerveuse et un drôle de parfum voilé et soucieux se cachant derrière une normalité de façade, à l’instar de la pochette de l’artiste polonaise Aleksandra Wasiszewska. Flowers Destroy prend son temps pour diffuser ses effluves jamais tape à l’œil mais elles respirent la sincérité et deviennent vite indispensables.

SKX (09/03/2025)



CD version :