nothingheads
sister9


Nothingheads
The Art Of Sod – LP
Sister 9 records 2024

C’est l’année dernière que le nom de Nothingheads s’est révélé à nos tympans. C’est avec The Art Of Sod que le groupe anglais va les prendre en otage. Les quatre londoniens publient un premier album foutrement accrocheur, à l’accoutumance très rapide et le sevrage n’est pas prêt d’arriver.
Enregistré dans l’antre de Wayne Adams, The Art Of Sod est farci de morceaux chauds comme la braise qui défoncent tout alors que tout semble très basique. Mais faut pas croire leur nom. Nothingheads, fortes têtes et non têtes de rien de tout. Ce groupe a du tempérament, des nerfs d’acier et des riffs resplendissants en pagaille. Et pas que car tout est à niveau. La section rythmique, le chant, tout le monde tire vers le haut pour que chaque compo y reste le plus longtemps possible. Les deux guitares sont de vraies machines qui font un travail remarquable pour sortir des riffs diaboliques, échanger des accords qui brillent la nuit, un échange de haute volée qui marque chaque titre au fer rouge pour leur donner une personnalité unique avec des mélodies féroces et des accords aussi cinglants qu’entêtants.
Vous pourrez lire de nombreux commentaires comparant Nothingheads à Public Image Limited mais faut pas les croire. Tout ça pour une intonation de voix nasillarde qui pourrait y faire penser, c’est un peu léger comme rapprochement. Si vous voulez vraiment un nom, Mclusky pourrait être un point de départ, Holy Popes également mais on serait encore loin du compte. Nothingheads pratique et triture le rock à forte tendance punk, noisy avec des reflets garage qui sont quand même bien hargneux et virulents et n’a besoin de personne pour filer une parfaite romance.
Nothingheads excelle en plus dans le break appelé également pont musical capable de prendre des teintes psyché, étranges comme sur Gouthead ou les six minutes de Digging, de multiples façons inspirées de casser un morceau pour mieux repartir de l’avant sur des refrains tueurs ou aller crescendo vers des sorties incendiaires. La batterie excelle aussi pour pimenter les breaks, notamment sur l’ultime morceau dont le groove aussi simple que limpide fait tout le sel de cette fabuleuse dernière offrande dont le nom est More Minutes Please. Ça tombe bien, Nothingheads en fournit quelques uns de plus avec Victory Punch, un bonus track ne figurant qu’avec le coupon de téléchargement. Et il est aussi indispensable que les dix autres. Nothingheads confirme qu’il a bien la tête de l’emploi pour devenir un fer de lance de la scène noise (au sens large) anglaise.

SKX (13/02/2025)