Naked
Objects /
Blanks |
Les
sorties de Naked Objects se font désormais à
un rythme moins assidu
mais c'est toujours un réel plaisir de s'en reprendre
une tranche. Trois nouveaux morceaux de post-punk toujours
aussi classe, précis, avec la basse majestueuse aux
accointances dub et un brin de mélancolie supplémentaire
sur Nights malgré la rythmique soutenue et entraînante.
On aimerait que Naked Obejcts sorte un véritable album,
avec une vraie distribution et mise en lumière pour
qu'il sorte de la confidentialité dans lequel ce projet
évolue mais je crois qu'il va falloir en prendre son
parti. Alors profitez sans retenue de cette nouvelle offrande
avec Blanks qui comble un vide. Jusqu'à la prochaine
sortie.
[publié le 20 décembre 2024]
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Gláss
/
Local Man Dies |
Cela
faisait plus d'un an que Gláss publiait un par un des
morceaux dont on ne connaissait pas la destination finale.
Elle vient de se révéler à nous. Douze
morceaux formant Local Man Dies, un troisième
album qui voit le jour uniquement dans les méandres
des internets mais encore une fois, c'est à se damner.
J'espère que vous avez tous encore en mémoire
Wilting In Mauve. Sinon une session de rattrapage est
immédiatement obligatoire.
Le trio américain revient quatre ans plus tard encore
plus aventureux, ambitieux, unique et insensé. Presque
une heure trente de musique qui ne se laisse jamais attraper
facilement dans les filets des étiquettes. Art-punk
ou art-rock pour faire large mais plus certainement, une propension
inégalée pour mélanger mélodie,
intensité, répétitivité, structures
échevelées n'hésitant pas à aller
taper dans les dix ou vingt minutes (Abrade et Gate),
inventivité, liberté des formes, richesse des
sonorités sans jamais que tout ça sonne trop
chargé ou trop cérébral mais au contraire
sans cesse tendu, nerveux, étrangement aérien,
évolutif, narratif, barré, hypnotique, surprenant,
avec plein de fracas, de dissonances et de fulgurances dedans,
d'accalmies inquiétantes et d'un truc beau et impalpable.
Il faudrait des heures pour en faire le tour et quand bien
même, on n'y arriverait pas. Plongez dans Gláss
sans plus attendre et espérons qu'un jour, ce groupe
sorte de la confidentialité dans laquelle il navigue
injustement depuis toutes ces années.
[publié le 17 décembre 2024]
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Tenants
/
Error |
Un
tour en Grèce avec Tenants qui avait déjà
sorti en toute discrétion un premier album, Stations,
en 2019. Cette fois, c'est que du virtuel mais on ne va pas
le rater ce coup-ci. Ça s'appelle Error mais
le quartet d'Athènes n'en fait pas. Certes, Tenants
ne prend pas énormément de risques mais les
sept titres déroulent un noise-rock alléchant
qui connaît les fondamentaux du genre avec un bon groove
sanguinaire qui tranche dans le lard, une guitare
qui tronçonne des riffs pour réchauffer tout
l'hiver pendant que l'autre dispense des arpèges plus
retors quand c'est pas les deux qui envoient des parpaings
avec gaillardise ou sèment le bordel (la fin de I
Can't Think). Nothing sort un brin du lot avec
une touche plus rock'n'roll mais en général,
on sait d'avance l'aboutissant de Tenants, un noise-rock lourd
et alerte dans le sillage de Cherubs, Unsane and co et ça
passe sans forcer.
[publié le 13 décembre 2024]
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Daughters
Of Saint Crispin /
Beauty Slips Away |
Cela
fait un moment que cette gazette voulait parler de Daughters
Of Saint Crispin. Ça aurait pu se faire avec leur premier
album
en 2021 mais impossible de se le procurer sauf en payant des
frais de port indécents. Depuis, le groupe de Madison
a disséminé de nombreux titres numériques
et le EP Beauty Slips Away paru l'été
dernier semblait être le bon moment pour s'arrêter
sur ce qui fait la quintessence de Daughters Of Saint Crispin.
Un duo composé de Russell Emerson Hall (guitare, chant,
ex-Tyranny
Is Tyranny et The
United Sons Of Toil), Peter Leonard (basse, chant) et
d'une boite à rythme ne s'appelant pas Roland. Le duo
a beau s'amuser à décrire leur musique comme
du Big Black et du Godflesh jouant des compos de Codeine,
on n'est pas obligé de les croire. On voit bien où
il veut en venir mais c'est surtout l'allusion à Codeine
qu'il faut retenir. Trois titres longs et beaux où
le slowcore se pare de lourdeur, la dépression se voile
d'embruns shoegaze, le doom se fait aérien, les mélodies
illuminent, l'intensité est sourde, palpable et le
chant rauque finit par coller le bourdon. Un mélange
particulièrement réussi sur Still Life
alors que Kingdom montre que le duo sait aussi s'emporter
et que c'est splendide à entendre. Daughters Of Saint
Crispin sait fait également une spécialité
des chants de Noël. Pour 2024, le duo vient juste de
publier le trois titres Daughters
Of Saint Christmas pour reprendre des classiques de
cette époque bénie. L'occasion que vous rêviez
tous et toutes pour écouter du Wham! l'air de rien
et chanter en choeur Last Christmas, I gave you my heart
sans passer pour des peintres.
[publié le 10 décembre 2024]
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