Dernières chroniques | Last reviews
publié le 24 juillet 2024 publié le 23 juillet 2024
Moon Pussy
Death Is Coming
Bed Maker
s/t
publié le 22 juillet 2024 publié le 21 juillet 2024
Upright Forms
Blurred Wires
Palmar De Troya
II
publié le 20 juillet 2024 publié le 19 juillet 2024
Desolat
Get Sick And Let Me Watch You Die
Vangas
Slow Strum / Rushing 7’’
publié le 19 juillet 2024 publié le 17 juillet 2024
Penny Drop
Landscapes Made Of Pieces
Arrrgo
Mare
publié le 16 juillet 2024 publié le 16 juillet 2024
Strebla
Annegare
Carmona Retusa
Cento Occhi Urlanti
publié le 15 juillet 2024 publié le 14 juillet 2024
Blacklisters
This Is Not An Album By Blklstrs
Drahla
Angeltape
publié le 13 juillet 2024 publié le 12 juillet 2024
Machiavellian Art
Population Control
Girls In Synthesis
Sublimation
publié le 09 juillet 2024 publié le 07 juillet 2024
Surplus 1980
Illusion Of Consistency
E
Living Waters
publié le 03 juillet 2024 publié le 02 juillet 2024
Neckbolt
Dream Dump
Couch Slut
You Could Do It Tonight
publié le 29 juin 2024 publié le 26 juin 2024
Gouge Away
Deep Sage
Circus Lupus
1990 9 Song Demo
>> next
The Art of Self-Defense
Spoiled Brat / Laughter
Après Humility, Laughter. Car c'est bon de rire. Et de hurler aussi. Spoiled Brat l'a bien compris et fait les deux. Il n'est pas donné à tout le monde de balancer en mode napalm des morceaux en moins de deux minutes, de se déchirer les cordes vocales comme des damnés et de tout mitrailler à la ronde sans faire de survivant et arriver à être aussi consistant et convaincant. Le trio du Delaware y arrive sans aucun problème. C'est même le haut du panier sur AI Handjob avec sa note de piano fantomatique et obsédante dans le fin fond (tendez bien l'oreille). Idem avec R.M.B. et ces voix furieuses qui se croisent, confirmant que ce groupe a un beau grain de folie coincé dans la caboche et qu'il n'en fait pas n'importe quoi. Un groupe qui aurait magnifiquement sa place sur Three One G records. C'est quand ils veulent.
[publié le 26 juillet 2024]

Gloop / Tension
Encore une nouvelle cassette EP pour Gloop. C'est la troisième fois depuis l'album Crayon Sun qui était lui-même sorti sous ce format. Et après la dernière en date qui voyait le trio américain se frotter à des terres plus punk-garage-noise, Tension est une furieuse salve noise-rock comme Gloop n'en avait jamais engendré. Cinq titres remontés à bloc, plus massifs qu'à l'habitude, se frottant au tumulte d'un Nerver, noise volcanique, violente avec un grain de folie en son centre. C'est vraiment du tout bon, sûrement le meilleur enregistrement que Gloop ait publié depuis ses débuts. Il serait temps de sortir un album en bonne et due forme sur un label genre The Ghost Is Clear ou Reptilian, histoire que ce groupe reçoive toute l'attention qu'il mérite.
[publié le 21 juillet 2024]

Teeth Kids / Is This Loss?-Weight
C'est du lourd qui nous tombe dessus depuis Chicago. Un sextet du nom de Teeth Kids et ya de quoi s'arracher les dents avec ce premier single numérique. Le groupe se définit comme un croisement entre Kowloon Walled City, Chat Pile, Oxbow et mewithoutYou. Faut reconnaître que c'est quand même le versant noise-sludge qui mène (largement) la danse et que si vous gardez que les deux premiers groupes cités, vous serez plus proche de cerner les intentions de Teeth Kids. Is This Loss?, six minutes de puissance, de rythmes appuyés, de déchirement et de torture mental. C'est beau et douloureux. Et ce n'est pas qu'une question de coups dans les gencives, c'est aussi une histoire d'atmosphère, ce que confirme Weight, plus court mais tout aussi dense et naviguant dans de magnifiques eaux troubles, angoissantes, violentes. Teeth Kids, retenez bien ce nom.
[publié le 16 juillet 2024]

Docents / The Salamander-A Reasonable Man
Docents continue d'égrener des morceaux. Dans le sillage du single Substance/Laser Image en février dernier qui lui même faisait suite au mémorable album Figure Study, le groupe new-yorkais sème The Salamander et A Reasonable Man. Deux graines succinctes mais productives dans un registre noise plus acéré, bruyant, concassé et punk (surtout A Reasonable Man). Mais on commence à avoir l'habitude avec Docents de son talent à visiter toutes les facettes du noise-rock et il le fait de manière encore une fois unique et divinement inspiré. Vivement les prochaines semailles.
[publié le 15 juillet 2024]

Mast Year / Point Of View
Deuxième sortie pour Mast Year après le tranchant Knife l'année dernière. Seulement six titres pour Point Of View dont deux sont du domaine de l'interlude/bizarrerie bruitiste/atmosphère angoissante, une spécialité du groupe de Baltimore. Mais les quatre titres restants démontrent un noise-rock toujours aussi féroce. Dont un Figure Of Speech de neuf minutes trente qui va faire trembler plus d'une chaumière. Partir à la guerre ne fait pas peur à Mast Year. Combat rapproché dans les tranchées, tirs en rafale, coup de poignard dans le dos, cris inhumains et un terrible bombardement final à rendre dingue pour finir. Orgiaque. Comme les trois autres titres sont également un grand moment de bagarre dont Mast Year a le secret, tout en vélocité, puissance et crispation, Point Of View est un nouveau régal signé Mast Year. Un enregistrement qui ne connaît pas les joies de la sortie physique comme pour Knife mais ce n'est peut-être que partie remise.
[publié le 13 juillet 2024]

Gnat Hatcher / Today Is Close
Today Is Close est le jour de Gnat Hatcher. Le reste est mystère. La sortie d'une cassette cinq titres existant aussi en format CD maison qui fait date. Le trio de Portland aime son noise-rock quand il est épais, massif, le plus souvent mid-tempo, méthodiquement virulent, régulièrement vibrant et terriblement prenant. Le chant parlé avec la tension aux bords des lèvres qui sait se montrer plus véhément, les riffs aussi implacables que les effluves mélodiques qui en ressortent, la finesse sous la lourdeur, la lenteur d'une profonde et sourde mélancolie, tout participe à faire de Gnat Hatcher un groupe drôlement prometteur.
[publié le 09 juillet 2024]

>> next
 
The Art of Losing (+)
Plows
Those People - CD
self-released 2008
[publié le 14 juillet 2024]



Encore un groupe sorti des décombres du noise-rock, un groupe dont personne n’a voulu, qui n’a pas fait long feu mais dont le premier album mérite franchement votre attention. Comme écrit dans la chronique à la sortie de Those People, Plows avait été découvert à la faveur d’un split single avec Young Widows. Evan Patterson figure d’ailleurs en bonne position dans la liste des remerciements. Et établir un parallèle musical avec Young Widows n’est pas déconnant non plus. Plows le faisait à deux avec David Brooks (chant, guitare) et Aaron Osbourne (batterie, chant) bien qu’un troisième larron, un certain Smither, soit crédité pour la compo de deux morceaux (Funny Man et King Louie). Neuf titres d’un noise-rock solidement charpenté et dont l’absence de basse ne se fait jamais sentir. C’est puissant sans jamais en rajouter, le son est parfait et est l’œuvre de Chris Owens (et non pas Albini qui n’aurait pas fait mieux), les accroches sont privilégiées à la démonstration de force, tout comme les ambiances ne manquant de cuisse et de profondeur. Je redécouvre cet album après des années à se morfondre dans son boîtier et c’est sûrement un des meilleurs disques dans le genre à être sorti cette année là en matière de noise-rock historique. Ce ne fût pas le cas hélas avec leur second album paru deux ans plus tard, I Hate My Car And I Want To Drive (coucou Kurt). Un disque qui parait-il a vu le jour sous la forme d’un CD auto-produit par le groupe mais rien n’est moins sûr. Jamais vu la couleur en tout cas. La qualité des compos n’est pas à remettre en cause mais l’enregistrement est défaillant. Il faut augmenter considérablement le volume et encore, ça ne fera pas oublier que ce truc doit sûrement être une prise live dans un local de répétition et rien pour l’améliorer. Il est quand même proposer en téléchargement parce qu’on sent bien que le duo de Louisville savait toujours balancer des morceaux qui lattent avec intelligence.

:: download those people CD
:: download i hate my car and i want to drive

info :: design by Dan Davis/Skeleton Royal. Recorded July 2007 with one very patient, and hard working Chris Owens. Plows is: David R. Brroks vocals/guitar, Aaron Osbourne drums/vocals. CDs made by Simple Disc Duplication.



 
Chisel Drill Hammer
s/t - CD
Hefty records 1999
[publié le 30 juin 2024]



Steve Albini n’a pas enregistré que des groupes noise-rock qui lattent et qui claquent. Il s’est adonné aussi à de la musique qui adoucit les mœurs. Tel est le cas de Chisel Drill Hammer. Un groupe de Iowa City qui s’était recentré à Chicago. Le monde du post-rock instrumental, du math-rock avec un parfum jazzy était leur credo. Après un premier single en 1997 dont on retrouve un titre (Elegy For The Original) sur ce premier et unique court album (à peine vingt minutes), Chisel Drill Hammer couche huit titres pour la postérité qui n’aura pas fait grand cas de son nom. Scott Adamson fera plus parler de lui ensuite avec Abilene et Kevin Duneman avec L’Altra ou lors de son passage à la batterie chez Ativin. En attendant, Chisel Drill Hammer s’était épanché avec une certaine classe et beaucoup de retenue dans les méandres d’une musique plus fluide que complexe arrivant parfois à s’énerver avant de revenir vite fait à des entrelacs de guitares claires. La chronique lors de la sortie du CD (il existe aussi une version vinyle) montrait bien qu’on était pas chaud bouillant. Vingt-cinq plus tard, ça ne s’est pas réchauffé mais ce disque bien ancré dans une époque et un son de batterie qui ne trompe pas n’est toujours pas désagréable à écouter.

:: download Chisel Drill Hammer CD

info : The Chisel Drill Hammer is Scott Adamson, Kevin Duneman, Jacob Jordan, Jesse Seldess. Recorded by Steve Albini at Electrical Audio 2.24.98-2.25.98 and 2.27.98. Mastered by John Golden. Photos by Matt Clark.

 
The Birthday Party/Lydia Lunch
Drunk On The Pope's Blood/The Agony Is The Ecstacy - LP
4AD records 1982
[publié le 16 juin 2024]



Il avait déjà été question de la grande histoire d’amour/haine entre The Birthday Party et Lydia Lunch lors de Honeymoon In Red. Mais c’était la bande de Nick Cave et la reine de la no-wave en même temps. Alors que sur ce disque, c’est chacun sa face. Et c’est un live. Officiel parce que des pirates de Birthday Party, c’est pas ce qui manque et c’est 4AD en 1982 qui l’a publié. Jamais trop goûté les concerts sur disque mais là, ça claque. Une face Drunk On The Pope’s Blood enregistrée en novembre 81 à Londres et sous-titrée 16 minutes of sheer hell ! car un véritable enfer, c’est ce qu’à dû vivre le public ce soir là et je l’envie grandement. Quatre titres qui commencent par des hurlements stupides de pure défoulement en intro de Pleasure Heads. Le son est parfait, c’est comme si on y était mais en fait, on y est pas et c’est encore plus frustrant de ne jamais avoir vu ce groupe en live. L’interprétation de Zoo Music Girl et King Ink donne des envies de se jeter du haut d’une falaise en espérant dégommer le plus de mouettes possible sur le chemin du vide. Trois titres qui se sont retrouvés en 1999 sur la compilation Live 1981-82. Ce qui n’est pas le cas du dernier morceau, Loose, une reprise de Stooges. Il existe une version Peel Sessions et sans doute sur d’autres bootlegs live mais ce titre qui ressemble à un rappel vu tous les applaudissements et cris du public en ouverture est unique à ce disque, c’est toujours ça de pris, surtout qu’il vaut le déplacement. De l’autre coté du vinyle, c’est la face The Agony Is Ecstacy avec Lydia Lunch en maîtresse de cérémonie, Christian Hoffman à la batterie, Steven Severin (premier bassiste de Siouxsie & The Banshees) à la guitare, Murray Mitchell à la guitare rythmique. Si la face était 16 minutes d’enfer où il est bon de se faire flamber, là c’est 16 minutes de pure agonie. Une seule longue compo synonyme de descente aux enfers, l’ecstasy frelaté, le sale trip, le morceau qui donne envie d’être clean parce que sinon, c’est possible autant de souffrances et de lugubre. Pour un titre qui reste inédit à ce disque. C’est plus raisonnable.

:: download The Birthday Party/Lydia Lunch LP

info : 33 rpm + 1 insert. Lydia Lunch's insert photo : Chris Stein. The Birthday Party's cover photo : Bleddyn Butcher.

 
Silverfish
Organ Fan - LP+7''
Creation records 1992
With Scrambled Eggs - 12''
Creation records 1992
[publié le 27 mai 2024]



En 1992, Silverfish donne une suite à Fat Axl avec leur second et dernier album Organ Fan. Cette fois-ci, c’est Silverfish qui fait le voyage vers les USA, non pas pour à nouveau être enregistré par Albini mais par une autre pointure, JG Thirlwell (Foetus) à New York qui produit le disque avec Martin Bisi à la technique. Il en résulte une approche moins sauvage et abrasive, Lesley Rankine ne fait pas que mordre et aboyer, elle a appris à chanter ou du moins reposer ses cordes vocales mais ça reste quand même du Silverfish qui secoue et malmène les rotules comme sur le génial Suckin’ Gas. Thirlwell étoffe la palette sonore de Silverfish, apporte sa touche cuivrée sur une poignée de titres comme Joos ou Scrub Me Mama With That Boogie Beat, co-écrit l’excellent et plus élaboré Fuckin’ Strange Way To Get Attention culminant à cinq minutes, chose rare pour du Silverfish. Ça n’empêche pas la guitare de Fuzz de couiner, déraper, s’agiter dans tous les sens et la rythmique de détoner nerveusement mais on sent que la démarche est un brin plus cadrée. Silverfish remet le single Big Bad Baby Pig Squeal, évoque Bo Diddley sur Elvis Leg, s’entiche de français à la traduction approximative (comme l’orthographe) en chantant dans notre langue sur Dechainee et reprend étonnement Rock On de David Essex écrit en 1973, repris et encore plus popularisé ensuite par Def Leppard ou Michael Damian. Certaines versions de Organ Fan comme celle à que vous avez à l’écran étaient accompagnées d’un single bonus. Deux titres live (T.F.A. et Jimmy) enregistrés au CBGB’s le 14 avril 92, soit exactement pendant la période d’enregistrement de l’album qui avait eu lieu du 6 au 23 avril. C’est compris dans le téléchargement ci-dessous, histoire d’aviver un peu plus les regrets de ne jamais avoir vu ce groupe en concert.

:: download Organ Fan LP

info : 33 rpm + 7'' 45 rpm. 1 insert Club T.F.A stuff to but sheet. L.F. Rankine - Vocals. Fuzz - Guitars. Chris P. - Bass. Stuart - Drums with Joe Colarusso - Trumpet, J.G. Thirlwell - Brass, Reverend Ruin - Extra Voice. Produced by J.G. Thirlwell. Recorded and mixed at Bisi Studios Brooklyn New York USA 6th April-23rd April 1992. Engineer - Martin Bisi.





La même année, Silverfish se lance dans la recette figurant au verso de la pochette des œufs brouillés avec With Scrambled Eggs, métaphore toute trouvée pour parler des tensions au sein d’un groupe qui va se séparer dans la foulée. Si on retrouve les quatre morceaux de With Scrambled Eggs sur certaines versions CD de Organ Fan qui seront publiées par la suite, ces quatre titres étaient totalement inédits en 92 et ils montraient un groupe au meilleur de sa forme. Ça commence par Crazy, une reprise d’un morceau écrit par Armando Trovaioli, Carlos Pes et Doug Fowlkes pour la bande-son d’un obscur film Vedo Nudo (1969) où Lesley Rankine a remplacé le ''woman'' de I’ve never seen a woman like you par ''man''. Les trois suivants, Jimmy, Vitriola pour qui j’ai un petit faible et Jenny sont également de belles boules intenses venant conclure une discographie courte et impeccable, prolongée quelques mois plus tard par le nouveau single Damn Fine Woman (aucun inédit en face B) de la part d’un groupe qui avait sûrement dit l’essentiel avant que tout ne s’édulcore dans les brumes d’un futur qui n’aurait pas pu rimer avec concession. C’était parfait ainsi et Lesley Rankine pouvait déménager à Seattle pour former Ruby avec Mark Walk (Skinny Puppy, Pigface) dans un tout autre registre sur lequel il est inutile de s’attarder alors que les trois autres membres ou plus ou moins disparus de la circulation.

:: download with scrambled eggs 12''

info : L.F. Rankine - vocals/feedback/general bitching. Fuzz - guitars/feedback/snoring/guitar trumpet. Chris P. - bass noises. Stuart - Drums. Produced by Grant Showbiz (& Silverfish). Recorded at Joe's Garage Clapham Common London. 1st 2nd 3rd November 1991 and at Matrix London WC1 6th November 1991. Engineer - Martin Hanks. Assistant Engineer - Chris London. Mixed at Joe's Garage 16th-18th November 1991. Engineer - Kenny Jones. Assistant Engineer - Chris London.

 
Silverfish
Fat Axl - LP
Wiiija records 1990
Fuckin' Drivin' Or What... EP - 12''
Creation records 1991
[publié le 20 mai 2024]



Après deux maxis, Silverfish passe à l’étape de l’album avec Fat Axl en 1990. Un disque, on l’oublie trop souvent, enregistré par le regretté (jamais je n’aurais pensé écrire ce mot en débutant cette série Silverfish) Steve Albini qui se fait appeler ici Ding Rollski (m’étonnerait pas que la caricature au verso de la pochette soit celle de notre binocleux préféré à jamais) et qui a fait un rapide aller-retour Chicago-Sheffield aux studios Axis pour faire en sorte et en deux jours seulement que Silverfish cogne aussi durement que possible. Mission pleinement réussie. Avec la guitare de Fuzz qui n’a jamais sonné autant comme une scie circulaire avec un soupçon de sirène d’alarme. Fameux mélange. Et avec Lesley Rankine qui ne mâche pas ses mots, ne cherche pas à réprimer ses pulsions sexuelles mais les crache à la face des mecs dans une imagerie crue, provocante et lubrique, ça ne pouvait que plaire à Albini. La rencontre de ces deux entités donne un album fort en gueule et en goût, une rythmique qui te roue de coups, une charge violente, stridente, furieusement tumultueuse mais génialement cinglante et des morceaux toujours aussi bons, puissants dont la reprise du rapper américain Melle Mel (White Lines) et l’ultime titre et épique Ich Bin Eine Schaften Träuser pour un disque noise-rock qui n’a pas pris une ride après toutes ces décennies. Avec le texte de présentation figurant sur l’insert (et non signé), c’est aussi l’occasion d’apprendre que Silverfish avait commencé avec Chris le bassiste au chant et que deux bassistes sévissaient dans Silverfish. Que l’Écossaise Lesley Rankine avait été recruté lors d’une nuit au Sir George Robey, qu’elle avait impressionné ses futurs acolytes sur le dancefloor qui se souvenaient alors l’avoir déjà vu sur scène quand elle chantait au sein de The Grizzelders. Plusieurs verres plus tard, elle était recruté (une légende tenace dit même qu’ils auraient rencontré Rankine lors d’une bagarre où elle était partie prenante à un concert de Terminal Cheesecake). Fat Axl, de la bombe.

:: download Fat Axl LP

info : 33 rpm, 1 insert with lyrics. Recorded at Axis studios, Sheffield, mixed at Southern studios, London, september 1990. Produced by Ding Rollski. Artwork by StevenTunn in collaboration with Silverfish.





L’année suivante, Silverfish publie le maxi trois titres Fuckin’ Drivin’ Or What… non pas sur Wiiija mais sur un label plus important, Creation records. Ce qui ne change rien à la teneur vitriolique, bruyante et sévèrement secouée de leur musique. Albini n’est plus derrière la console, c’est John Wills (Loop, Hair & Skin Trading Company) qui s’y colle mais ça sonne toujours pour faire mal. Face A, Big Bad Baby Pig Squeal et son fameux refrain Hips, Tits, Lips, Power qui fera vendre plus d’un t-shirt. Un incontournable de leur discographie qui se trouve et annonce leur second album Organ Fan à paraître en 1992. L’intérêt de ce maxi figure en face B. Deux inédits, Puppy Truck et Texas Tea. Deux nouvelles belles charges où on se dit que Birthday Party et l’album Junkyard ont définitivement compté pour Silverfish. De quoi se foutre dans le décor au premier virage avec un grand sourire satisfait.

download fuckin' drivin' or what EP

info : 45 rpm. Recorded and mixed at Falconer studios Kentish Town London 4th April '91-8th April '91. Produced by John Wills (& Silverfish). Engineers: Ian "David" Clarke, Adrain Zolotchin & John Wills.

>> older posts