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My Wife’s An Angel
Yeah, I Bet – LP
Knife Hits/Broken Cycle/GrimGrimGrim records 2025

Ce disque m’a tout de suite été sympathique grâce à sa pochette et cette tronche de mec impayable au sourire de jeune premier endimanché. Une pochette qui ne dit pas de quoi il retourne à l’intérieur. Tout comme le nom du groupe pour le moins original. Et le plus marrant (on s’amuse comme on peut), c’est qu’après avoir écouté Yeah, I Bet, je ne suis pas plus avancé, c’est pas mal le bordel là-dedans, ça sent le guet-apens et ce groupe au patronyme si fleur bleue, tu lui tournerais pas le dos. Tout comme au mec de la pochette.
My Wife’s An Angel, un nouveau groupe de Philadelphie qui m’a direct fait penser à Plainfield, un vieux groupe américain dans les 90’s dont l’histoire vous sera racontée un jour si on crève pas avant, qui pratiquait un punk de redneck provocant, qui sentait l’Amérique profonde pour mieux en dénoncer les travers. Mais comme il n’y a que des vieux croûtons et des paumés qui se rappellent de Plainfield, ça ne va pas éclairer votre lanterne qui n’est déjà pas très brillante de nature.
My Wife’s An Angel, c’est un truc noise-punk dégénéré, mal embouché, qui avance bringuebalant avec des secousses brutales. On ne sait jamais si le morceau va tenir debout, arriver à destination, c’est chaotique, ça ne ressemble à rien parfois et puis ça prend forme ou pas d’ailleurs mais qu’importe dans les deux cas ça interpelle, vous tape sur l’épaule tiens mon coco tu vas être surpris même si tu aimes pas. Chaque membre semble faire son truc dans son coin sans se soucier de ce que joue son voisin. La partition est free, décousue, erratique mais c’est aussi brutal, psychédéliquement retors, violemment punk, hystérique comme un groupe qui se serait imprégner de l’esprit déviant de Flipper pour l’appliquer au hardcore. Et déviant, My Wife’s An Angel l’est largement. C’est même son credo.
Avec des titres aussi très lent, rampant, tortueux, des simili ballades droguées qui te laissent dans un drôle d’état, tout cotonneux, mal à l’aise. Et pour ce genre de musique, il faut un mec au micro qui fait le show, il faut un Smelly Mustafa (le chanteur de Plainfield), un Shannon Selberg (Cows) et My Wife’s An Angel l’a, c’est le mari qui répond uniquement au nom de G. Juste la lettre G. Un gars pas timide qui jure, crache, fait le pitre, cherche la confrontation et raconte de sales histoires comme celle de l’officier de police Jimmy Pitts sur Hey Jimmy condamné pour avoir tellement violenter un type que ce dernier avait fini par avouer un crime qu’il n’avait jamais fait. Et il est pas le genre à mâcher ses mots. Kill yourself/You fucking piece of shit/You don’t deserve to live/Shoot yourself in the dick. Et Yeah, I Bet est rempli de bêtise crasse, de gros mots, de bravades, de menaces à peine voilées, d’absurdités sur la race humaine. Everything’s just a big fucking joke (EJABFJ). Ça donne un album imprévisible, détonnant, capable de sacrés moments de bravoure quand tout le monde joue en phase et mine de rien, ça arrive quand même souvent. Des morceaux qui deviennent meilleurs au fil des écoutes, de longs périples qui prennent leur temps pour se mettre en place, faire monter l’intensité, en foutre de partout s’opposant à des ruades super soniques, irrationnelles et nihilistes, des débuts qui n’ont rien à voir avec la fin avec des interludes samplés débiles s’intercalant dans tout ce dédale à la narration singulière de la part d’un groupe pas comme les autres et sort de la routine. L'essayer, c’est l’adopter. My Wife’s An Angel, l’amour est en marche.

SKX (11/07/2025)