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Stander
Collapsing LP
The Garrote records 2025
Collapsing,
troisième album de Stander, un trio de Chicago qui avait sorti
un remarqué Vulnerable
qui ne craignait personne dans le genre instrumental protéiforme.
Sauf que cette étiquette ne tient plus la route. Dès le
morceau dintroduction et mal nommé A Continuation,
du chant apparaît. Celui du guitariste Mike Boyd qui devient aussi
chanteur principal. Un morceau dailleurs où la patte de Stander
ne se reconnaît pas. Ultra mélodique dans le style heavy
shoegaze. Le pire est à craindre pour la suite.
Heureusement, Stander enchaîne avec les onze minutes et quelques
de Defeat qui, pour le coup, est lui un véritable instrumental.
Rétropédalage. Surtout que les deux morceaux suivants sont
également des histoire sans parole.
Quimporte, Stander retrouve avec Defeat son architecture
foisonnante avec de longs couloirs où lintensité remplit
inéluctablement tout lespace pour déboucher sur des
pièces plus frénétique et free avec la saxo de linvité
Patrick Shiroishi, des paliers post metal à la Sumac, des sas de
décompression et lair qui devient encore plus dense et chargé
en électricité crépitante avec lajout de Matt
Ball (Big Brave), le saxo qui devient plus mélodique, les étages
qui se disloquent et plus rien pour nous retenir sur le plancher des vaches.
Avec Perseveration, Stander retrouve des effluves slowcore avant
que lourdeur et rythmique qui sagite dans tous les sens naccélèrent
le cardio sans non plus le mettre en émoi. Ce qui est le cas également
de You Dont Have To Suffer, instru entre deux eaux joliment
chiadé mais pas plus emballant que ça.
Retour aux affaires avec Avarice, cest à dire le Stander
plus agressif, noise et tentaculaire qui récupère aussi
de la voix. Voir deux entre celle de Erin Dawson (Genital
Shame) et John Kerr (Pyrithe). Le changement est radical. Stander
sembarque sur la planète black et post-hardcore, ondoie entre
chants proches du growl et arpèges mélodiques, montées
épiques et gros riffs tranchants avec surplus de blast-beats pour
faire définitivement comprendre que Stander nest pas pour
rigoler et faire le beau. Cest le cas également de Exhaustion
où Boyd récupère le micro et montre que le trio aime
évoluer entre laideur et beauté, asséner de violents
coups de butoir et ménager son public, filer une bonne poussée
de pression avec une voix énervée alors que des churs
plus angéliques évoluent à larrière.
Et quand vient sonner lheure de la fin avec le toujours mal nommé
When We Repeat Ourselves tant Stander semble incapable de faire
deux fois le même morceau avec la présence à nouveau
au chant de Erin Dawson mais aussi Dylan Walker (Full Of Hell, Sightless
Pit) et Shiroishi au sax, cest le bouquet final avec une mixture
dont Stander devient spécialiste. Noise-rock, metal qui tire au
black, harsh-noise, expé tordu, envolée poignante, ambiance
sucrée avec saxo sirupeux, sampling et même un passage rythmique
trip-hop concassée, tout ça sans que ça soit nimporte
quoi et indigeste, bien au contraire.
Résultat des courses, un groupe ne semblant pas se donner de limite
à son univers musical pour un disque qui souffle le chaud et le
froid mais Collapsing vaut toutefois largement le déplacement.
SKX (05/07/2025)
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