Erase Yer Head Singles Series
Ground Zero/Bästard #3- split 7''
Pandemonium records 1996
Guapo/Oharu special issue - split 7''
Pandemonium records 1997
[publié le 09 février 2022]



Le numéro 3 de la série Erase Yer Head est à nouveau une confrontation entre le Japon et la France comme pour le N°1. Ground Zero contre Bästard. Et ça sera la seule sortie pour 1996, la série ayant pris un gros retard suite au désistement de Down By Law et Alice Donut. Ground Zero, c’est le projet de Otomo Yoshihide formé en 1990 et dans lequel pléthore de têtes célèbres sont passées (John Zorn, Mick Harris, Yamatsuka Eye (Boredoms) et toute la crème de la scène free, impro et barjots du Japon. Le morceau s’appelle Live Mao ‘99 et c’est bien un live mais pas enregistré en 99 (on n’est pas dans Retour vers le futur) mais en août 95. Prêt de six minutes d’une grande braderie du bruit avec des samples, deux batteries, un peu de saxophone, beaucoup de chants, de cris intempestifs et une logique qui m’échappe totalement. L’important c’est que Ground Zero ait su garder le fil mais ne me demandez pas comment. Bästard (dont la majorité des membres va créer ensuite Zëro mais aucun rapport avec le Ground Zero) se fend d’un inédit à l’époque, Pinball Tenacity, qui sera présent en 2002 sur la compilation d’Ici d’Ailleurs, The Acoustic Machine. Le rapport avec Ground Zero, on le retrouve par contre dans le morceau. Une belle foire du bruit avec plein de collages, samples dont l’enchaînement n’est pas évident à saisir. Mais ça passe quand même. Les deux groupes s’étaient rencontrés au Music Action Festival à Vandoeuvres et s’étaient tout de suite appréciés, gravant ainsi dans le vinyle leur amour respectif pour la musique expérimentale et avant-gardiste (faute de savoir appeler ça autrement). Et pour le clin d’oeil, le gars qui en fait un sur la pochette de Bästard est Natz, bassiste et chanteur de Cop Shoot Cop, autres grands camarades de la bande Bästard/Deity Guns.







Entorse au règlement. Ce n’est pas un split entre un groupe européen et un non-européen. Angleterre contre France. Un classique. Pour le meilleur et pour le pire. Un single publié en 1997, entre le N° 4 et le N°5 mais ce n’est pas le 4,5, c’est le special issue. Et ce qu’il y a de bien avec ce single spécial, c’est que les deux morceaux de Guapo sont entièrement inédits. Sortis la même année que Towers Open Fire, le premier album de Guapo, Number One Son et Eat A Car auraient largement eu leur place sur cet excellent disque qui, si vous ne le connaissez pas ou si vous pensez que Guapo n’est qu’un groupe de rock progressif, va vous surprendre car à leurs débuts, Guapo avait magnifier le noise-rock le plus pur. Pour Oharu, un groupe de Bordeaux, deux inédits bien que SOD, le morceau principal de près de cinq minutes, figurait sur – O -, leur premier album-cassette. L’autre titre se nomme G.P.D. et ce groupe où sévissaient notamment Arnaud De Cea et des futurs membres de Antena Tres, The Jellybears, Erez Martinic ou Glen Or Glenda, maltraitait également le noise-rock de façon oblique et convulsive. Il avait déjà été question de ce disque lors d’un The Art of Losing consacré à Guapo. Pour l’occasion et pour ne pas avoir l’impression de radoter une nouvelle fois, le disque a été réencodé en 320 kbps au lieu de 128. Les grésillements sont par contre toujours d’actualité.