The Art of Losing
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GUAPO
Hell Is Other People 7''
Power Tool 1995
[posté le 24 septembre 2011]


Art of Losing entame une série Guapo. Avant de se prendre pour une réincarnation de Gong et Magma réunis et se perdre sur les chemins fumeux d'un rock progressif, le trio anglais était en Angleterre le fer de lance avancé de la scène noise-rock américaine. Pourtant, un groupe qui cite Sartre pour ses débuts a de quoi faire peur. Mais l'enfer ne sont pas les autres, ce sont les trois titres de Guapo qui, le temps de Joe Coleman Song, PKD et Lie, nous enferme et nous chauffe à blanc sur l'ardente lame d'un Rapeman, Jesus Lizard, Slug et Glazed Baby. Rien que ça ! La pochette sert de support à une histoire sordide de Mark Collinson, intitulé Zuncle Madman and Harry the Neighbour, à la manière d'un Albini qui aimait bien raconter des saloperies sur les disques de Big Black. Premier grandiose single d'une série qui ne fait que débuter.







GUAPO
...Is No More 7''
Power Tool 1996

[posté le 26 septembre 2011]


Deuxième single du trio londonien Guapo, composé de Dave Smith (batterie), Matt Thompson (guitare et chant) et Rojer Macoustra (basse). Le label est toujours Power Tool, soit la propre mini-structure de Guapo qui sort avec les moyens du bord et beaucoup de courage, des pochettes faites à la main et avec amour. Ces pochettes existent dans autant de versions différentes qu'il existe d'exemplaires de ce vinyl. Sur celle que vous voyez juste au-dessus, Guapo est inscrit/tamponné en relief dans une matière indéfinie, qui collait aussi bien à l'épais carton qui servait de pochette qu'à tous les autres 45 tours que vous aviez le malheur de poser dessus. Ce qui a valu à cet objet d'être longtemps mis en quarantaine dans un coin d'étagère avant que la nature rende inoffensive cette maudite colle.
Laissons tomber le bricolage. Rayon musique, Guapo aligne deux titres et demi, le demi étant deux minutes de samples et de bruit blanc pur en fin de sillon de face B. Je ne sais pas si une private joke se cache sous le titre de ce single, si Guapo a failli capoter à peine dans le circuit mais Guapo n'est pas no more. Plus que jamais présent avec deux titres suintant le noise-rock abrasif et illuminé. Fat City en morceau principal et sa ligne de guitare magique et mordante. Nicotine en face B n'a rien à lui envier avec la guitare qui cisaille façon Big Black et la rythmique qui pilonne méthodiquement.
More Guapo !







GUAPO
Horse Walks Into A Bar 7''
Power Tool 1996

[posté le 30 septembre 2011]

Guapo en pleine verve créatrice. Troisième single en un an, le deuxième pour 1996. Le trio enchaîne à toute vitesse, ne s'essoufle pas, au contraire, passe la vitesse supérieure et montre qu'il n'a pus rien à envier des grand frères américains. Le début de Cargo Cult semble en caoutchouc puis retrouve de la dureté, vous enfume, vous embrouille, leur noise-rock est plus que jamais maîtrisé, complexe mais passant comme dans du beurre, une preuve de talent. Ce titre se retrouvera sur leur premier album, dans une version différente. Guapo rajoute une couche de violence quand la galette est retournée. Letter Bomb ne fait pas dans le détail mais dans l'urgence crue poussée dans ses retranchements sur Stick Man. La voix de Matt Thomson est remarquable de justesse, n'en faisant jamais trop, très proche de celle de Nick Sakes (Dazzling Killmen) pour cette saine et authentique soufflante qu'il vous passe sur la nuque. Bien dommage qu'il abandonne par la suite micro et guitare (pour la basse) deux ans plus tard.






GUAPO
Towers Open Fire CD
Power Tool 1997

[posté le 02 octobre 2011]

Avec ce premier album, le trio Guapo vole définitivement de ses propres ailes. Malaxe multitudes de bruits, d'influences pour créer son propre noise-rock. Rojer Macoustra ne joue plus de basse dans Guapo, est remplacé par celui de Headcleaner, autre groupe rosbif hargneux mais il est crédité pour tous les morceaux et est chaleureusement remercié. Les samples et interférences électroniques parasites s'accroissent, la voix de Thomson trafiquée pour une aliénation encore plus grande. Guapo ne se contente plus, même avec brio, de croiser Rapeman et Unsane, ils créent des compos dépassant le simple statut d'interludes bruitistes (Ceasefire Ends ou le bruit blanc de L'Enfer c'est les autres), intègrent des samples à la place d'un Thompson rechignant de plus en plus à hurler, regardent vers l'Est et la folie de tous les groupes japonais très en vogue à l'époque, varient les angles d'attaques et les climats. Guapo a haussé le ton et le niveau d'ambition, à un point qui, quelques années plus tard, les verront s'envoler vers des strates de fatuité finalement bien moins originales. Towers Open Fire reste à ce jour un des tous meilleurs disque de noise-rock que cette perfide Albion ait pu sortir. Tous les groupes actuels participant au renouveau de la scène noise-rock anglaise (Kong, Blacklisters, Poino, etc...) peuvent remercier Guapo et tout spécialement cet album.









GUAPO
/OHARU
Erase-Yer-Head special issue split 7''
Pandemonium/Sugar And Spice 1997

[posté le 06 octobre 2011]


Le Guapo première période, comme on a l'habitude de dire dans les milieux autorisés, avant qu'il n'évolue vers un truc tout flasque qu'on appelle rock progressif, baisant les pieds de Gong et Magma, le Guapo donc de cette époque bénie ne s'est pas éteint avec l'album Towers Open Fire. La même année, en 1997, le label marseillais Pandemonium s'associe (et ça sera pas la seule fois) au label lyonnais Sugar and Spice, qui était et qui est toujours et avant tout un mailorder, pour sortir un split single entre les Anglais de Guapo et les Français de Oharu. Un split entre les meilleurs ennemis du monde qui n'aurait jamais dû voir le jour. Le concept du single club Erase Yer Head était un groupe européen contre un groupe du reste du monde. Votre géographie n'étant pas assez défaillante et même si l'Angleterre ne s'est jamais cru européenne mais plutôt un monde à part, vous saisissez l'anomalie. Cette sortie s'est retrouvée coincer entre le split n°4 Samian/Six Pack et le n°5 Unsane/Hint avec la mention Special Issue. Tant mieux pour notre pomme. Parce que non seulement Guapo fournit deux inédits qui n'ont jamais été réédités ailleurs mais surtout, ces deux inédits sont excellents. Leur place aurait été toute trouvée sur Towers Open Fire. Entre le plus frontal Number One Son et le plus vicieux et rampant Eat a Car, Guapo nous gratifie une nouvelle fois d'un grand numéro de noise-rock abrasif.
Un mot sur les Français. Oharu était (est?) un groupe de Bordeaux dont la dernière trace remonte à 2003, avec un split avec Ned. Les deux titres, Sod et G.P.D., possèdent du répondant, ne sont pas à des années lumière du noise-rock tendu de Guapo, tout en étant plus tordu, agité du bocal avec l'excellence en point commun. J'aurais aimé vous dire que leur album Freor, datant de 2000, avait suivi la même voie de perfection mais strictement aucun souvenir ne subsiste, sauf à relire ce qui est marqué dans cette chronique avec Ned. Et c'est franchement pas bon signe.







GUAPO
Guapo vs Magma 7''
Power Tool/Pandemonium 1998

[posté le 10 octobre 2011]

Suite et fin de la série Art of Losing consacrée à Guapo. Derniers soubresauts noise-rock avant le passage à l'acte. Guapo ne cache plus son amour pour Magma, le marque lisiblement sur une pochette unique, dans le sens du single Guapo is no more, chaque pochette étant totalement personnalisé. Celle à l'écran est uniface et en contreplaqué avec un pochoir bien pétant dessus. Sur cet ultime single de la grande période Guapo, le rock est plus présent que l'expérimentation malgré deux titres-interludes nommés Zeulh 1 et Zeuhl 2. Les trois autres excellents titres (Iron Chicken, Uranium et Towers open fire) sont des instrumentaux. Matt Thompson a définitivement tourné le dos à la voix et ne la reprendra plus jamais, tout comme la guitare. D'ailleurs, sur le rond central où il pose avec un type goguenard, il est noté One-string Thompson. Même de la guitare, il n'en veut plus. Ce qui ne l'empêche pas de foutre le bordel et faire crisser les tympans sur des rythmes éclatés, quelques samples et les derniers gros coups de basse de Pid qui vit là ces ultimes moments avec Guapo. Il reste un morceau, Guapo called the law, troisième bizarrerie sonore japonisante et débile qui donnera la couleur de l'album à venir, le raté Hirohito. C'est maintenant que vous pouvez dire Guapo is no more.
Sauf que pour être tout à fait juste, il faut tout de même noter l'album Great Sage, Equal of Heaven, réalisé en 2001 par Pandemonium où l'art d'accommoder le rock, le bruit, le free-jazz, leurs nouvelles ambitions dans un grand feu d'expérimentations concrètes et jouissives.



infos Hell is other people 7'' : 33 rpm, black vinyl, lyrics sheet. Recorded by Robin P. Sheppard at The Flower Shop.

infos 7'' is no more : 45 rpm, black vinyl. Fat City + Nicotine recorded by Pete Lyons at Zen Arcade, 12/95. Guapo is no more recorded at Cinecitta Sound Studios, 1968. Mastered at Porky's.

infos 7'' horse walks into a bar : 45 rpm, black vinyl, lyrics sheet. Recorded by Pete Lyons at Zen Arcade, December 1995. Print of boxers by Maurice Burns.

infos towers open fire : Inner sleeve with lyrics. Matt Thomson - guitar, voice, sampler, turntables. Dave Smith - drums. Pid - bass. Recorded at Zen Arcade London 6th to 10th dec 1996. Engineered by Pete Lyons. Produced by Pete Lyons and Guapo. L'enfer, c'est les autres recorded at Electric Sloth Studios august 1996. Mastered at Abbey Road by Steeve Rooke. Artwork by Maurice Burns. Sleeve design : Pandora Vaughan.

infos split Oharu : Guapo are Matt Thompson : guitar / voice, Dave Smith : drums, PID : bass. Oharu are : Arnaud : guitar / voice, David : voice / bass, Jean-Robert : voice / guitar, Seb : drums. The attractive sleeve and backsleeve was drawn by Jean-Paul Follain whose art will be seen again in Erase-Yer-Head. Enjoy & take care.

infos vs. Magma : 33 rpm, black vinyl. Hand-made sleeve. One-string Thompson. Big Lum Smith. Swifty Siddle.