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Portraits
Of Past s/t - LP Ebullition records 1996 [publié le 29 avril 2022] Avant de parler de City Of Caterpillar ou Yaphet Kotto et autres groupes affiliés à la scène post-hardcore-emo-screamo, il aurait fallu commencer par le commencement avec Portraits Of Past. En 1995, quand lunique album du groupe de San Francisco est sorti sur Ebullition records, le terme screamo nexistait pas encore, le hardcore chaotique était juste du punk-hardcore dun nouveau genre, tellement nouveau que cet album de The Portraits Of Past, quand il a été publié, a été boudé, incompris. Des cartons entiers dexemplaires nont pas trouvé preneurs. Cest Kent McClard, un des protagonistes de Ebulltion, qui le dit sur le site du label californien. Il rajoute même que ce disque cest tellement mal vendu que les pochettes et les inserts ont été recyclés. Et ce fût une erreur. Quelques années plus tard, lintérêt pour The Portraits Of Past a explosé. Lancien artwork étant devenu indisponible, Ebullition a été obligé de represser lalbum avec un nouvel artwork. Ce nest pas celui que vous voyez à lécran, ça cest loriginal et il est désormais hors de prix (Ebullition l'a publié en CD en 2008 comprenant également leur split 7'' avec Bleed et des titres figurant sur des compilations). Lhistoire dun disque en avance sur son temps. Un groupe qui se disait influencer à ces débuts par Unwound, Drive Like Jehu ou Heroin puis par des groupes plus extrêmes (ce quon qualifie à lépoque de Power Violence) et des groupes plus mélodiques issus de la scène indé. Le mélange donne un album (également appelé 01010101, ne me demandez pas pourquoi) résumant idéalement ces différents angles dattaque. Avec un brin de folie, de passion et dinnocence qui ne doivent quà eux tout comme le mixage et la façon de sonner. Sept titres dun disque fondateur. Deux guitares qui vous trimballent, se fracassent, cisaillent, arrivant à tirer quelques accords mélodiques du plus bel effet (Snicker Snicker), organisant le bordel tout en étant épiques et sauvages. Des morceaux souvent longs, trépidants, imprévisibles sinscrivant aussi dans un courant noise avec plein de bruits sales, une basse qui sait cogner, un enregistrement en forme de furie qui tape dans tous les coins, libre daller où il veut et cest souvent dans les dents. Cest aussi beau et émouvant plus dune fois, cest une musique totale qui ne calculait pas, cest The Portraits Of Past, limage dun passé révolu qui a inspiré le futur de nombreux groupes et qui garde toujours sa pertinence dans le présent. En 2009, Rob Pettersen (chant), Jonah G. Buffa et Rex Shelverton (guitares), Jeremy Bringetto (basse) et Matthew Badja (batterie) qui avaient évolué après The Portraits Of Past dans de nombreux groupes (Funeral Diner, Nexus 6, The Audience/Vue, Torches To Rome) se sont reformés le temps dune poignée de concerts et dun nouveau disque (Cypress Dust Witch) avec quatre inédits de très belle facture. Pour mieux disparaître pour toujours cette fois-ci.
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