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Oxbow

Let Me Be A Woman - CD
Brinkman/Crippled Dick Hot Wax records 1995
[publié le 19 juin 2017]


Pour toutes les personnes qui auraient découvert Oxbow avec Thin Black Duke, pour toutes les personnes qui auraient oublié comment sonnait Oxbow vingt ans plus tôt, Let Me Be A Woman est là pour vous rafraîchir la mémoire. C'était le troisième album d'Oxbow, l'album de la découverte personnellement et pour beaucoup de monde, l'époque de la première tournée en Europe et d'un concert en 1995 à Rennes dont les ruines des Tontons Flingueurs se souviennent encore, l'album de la révélation, qui fait date et n'a pas pris une ride. On avait aussi oublié qu'à cette époque, le groupe de San Francisco aimait déjà s'entourer d'instruments autres que le traditionnel guitare-basse-batterie. Un harmonium, un saxophone, un violon, du piano, les percussions de Scott Kiehl (God), de l'accordéon et même deux chanteuses en plus pour seconder Eugene Robinson. Pourtant, avec Steve Albini aux manettes, Let Me Be A Woman sonne comme un album de noise-rock, loin des standards et des arrangements satinés dont Oxbow nous gratifie aujourd'hui. Il faut même tendre l'oreille pour entendre autre chose qu'une guitare plaquant des riffs de tueur, une batterie à contretemps sur une caisse claire qui claque, une basse fretless qui plombe et les jérémiades de Robinson dont la palette vocale n'était pas aussi variée mais qui faisait déjà peur, très peur. Et surtout, les six compositions qui durent longtemps sont monstrueusement bonnes. C'est bien simple, je n'arrive pas à me décider laquelle est la meilleure. 1000, The Virgin Bride et Gal possèdent un sacré caractère, Me And The Moon et Sunday donnent envie de se greffer des cornes de taureau et à la fin, les neuf minutes de The Stabbing Hand achèvent tout le monde. Niko Werner fait des miracles, la folie guette, c'est tortueux tout en étant ultra percutant, c'est douloureusement beau, ça ressemblait à aucuns des contemporains de l'époque et ça reste toujours aussi unique. Let Me Be A Woman, un fantastique coup.
A noter que sur la réédition de 2002 par le label parisien Ruminance, deux titres bonus figurent, Acker Sound/Read All Over et une autre version de The Stabbing Hand. Rien de prépondérant.


info : Recorded by Steve Albini. Graphics by Jim Blanchard/Fantagraphics. Backgrounds by P. Bateman. Tech by Brinkman records. Choir Intransigent : Roderick Willey-pump organ/Jon Raskin-saxophone-appears courtesy of The Rova Sax Quartet/Jorjee-vocals-appears courtesy of Stone Fox/Claudia Herzog-violin/Sanxe Lovxa-vocals/ Cintra Wilson-piano/Scott Kiehl-percussion-appears courtesy of God/Gibbs-sequencing/Alicia Rose-accordion-appears courtesy of Miss Murgatroid.