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MoE Eyes/Lies - 7'' Conrad Sound records 2009 Left To Swallow - 12'' Conrad Sound records 2012 David Yow - 7'' Conrad Sound records 2013 [publié le 09 mai 2019] Histoire de première fois. Il a bien fallu commencer un jour, coucher ses désirs sur un beau vinyle. Pour MoE, c'était en 2009 avec un single deux titres sur leur propre label Conrad Sound, le tout premier disque annonciateur d'une pléthorique et savoureuse discographie. Guro Skumsnes Moe à la basse et au chant, Havard Skaset à la guitare, le couple diabolique était déjà en place avec un batteur qui n'était pas celui qui martyrise ses fûts actuellement, ni même celui qui était présent sur le premier album en 2011 mais Kenneth Kapstad qui a joué dans une multitude de groupes norvégiens. Et MoE avait tout bon dès le début. MoE montrait dès leur plus tendre enfance un penchant pour le noise-rock débridé avec deux cuivres invités (saxo et tuba) tout en gardant une approche rock et mordante. Eyes fuse avec férocité, une partie basse-batterie qui met déjà le feu, un cuivre qui couine superbement et un allant ne durant même pas deux minutes mais qui fonce déjà dans le tas avec bonheur. Les cuivres sont encore plus présents sur Lies mais l'âpreté noise-rock, le chant plus mélodique de Guro et ce rouleau-compresseur rythmique provoque un mélange hautement inflammable et jouissif. Deux titres qui auraient largement eu leur place sur It Pictures. Mais ils n'y figurent pas, ce qui en fait deux inédits, d'où un single bleu incontournable dans sa pochette sous un simple plastique avec un calque. On passe directement de 2009 à 2012 avec Left To Swallow, un seul morceau d'un quart d'heure sur un vinyle clair gravé d'un seul coté. Publié entre le 1er et le second album, le trio avec Jacob Felix Heule à la batterie fait sa première incartade vers une musique noise expérimentale, prenant de grandes libertés avec les formats du rock et pose les jalons ce que que deviendra la série plus radicale Oslo Janus. Pour autant, ce titre après une longue introduction tout en drones angoissants se montre relativement hypnotisant. Section rythmique, voix et guitare font leur apparition dans un cadre noise-rock qui rassure tout en le martyrisant, le piétinant avant de s'éteindre peu à peu de sa belle mort dans d'ultimes spasmes crachant leur fiel et Guro qui ne s'avoue pas vaincu facilement. Un beau parpaing. David Yow est paru en 2013, soit la même année que le second album. Un hommage au chanteur de Jesus Lizard qui se trouve déjà sur l'album Oslo Janus. Musicalement, aucun rapport, pas de reprise en vue du répertoire du meilleur groupe du monde de tous les temps de l'univers mon frère mais un titre qui ravage les tympans comme du miel sur une tartine de clous et un groove éclaboussant. Par contre, la face B, Mx No, est un inédit et c'est encore meilleur (désolé David). Rythmique syncopée, massive, irrésistible, guitare stridente, rampante et un morceau qui s'emballe, pénètre par tous les pores, devient dingue, fusionnel comme le chant de Guro qui largue les amarres avec le monde réel. Du grand art.
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