The Art of Losing
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Arsenal
Manipulator - 12''
Touch And Go/Blast First records 1988

Factory Smoke Is A Sign Of Progress - 12''
Touch And Go records 1990

[publié le 24 février 2019]




De Big Black, l'histoire a essentiellement retenu le nom de Steve Albini avec ses projets suivants, Rapeman, les surestimés Shellac et ses très nombreux recorded by Albini. Les deux autres acolytes du joueur de poker ont quant à eux pratiquement laissé tomber la musique. Dave Riley avait eu un magnifique sursaut en 92 avec Bull et puis c'est tout. Et Santiago Durango avait crée dès la fin de Big Black en 87 un duo avec Malachi Richter sous le nom de Arsenal. Mais seulement deux maxis verront le jour et puis plus rien. De Big Black, Arsenal a retenu la formule en version à deux au lieu de trois. Boite à rythmes, guitare, basse, chant trafiqué. De Big Black, Arsenal en possède aussi le fiel et la perversité pour une esthétique sonore proche mais la comparaison s'arrêtera là (ce qui est déjà pas mal). Les quatre titres de Manipulator en 1988 n'ont pas la même consistance, la même qualité d'écriture. Si le premier Little Hitlers dont le titre résume bien tout le sens de la provocation dont Durango faisait preuve avec Big Black peut passer pour un morceau échappé de son ancien groupe, les trois autres sont plus nébuleux avec un chant en retrait, des samples nombreux qui brouillent la compréhension, des compos engluées dans les méandres des machines et qui ont du mal à briller dans toute la noirceur crasse possédant pourtant un certain charme.






Pour le second et dernier enregistrement d'Arsenal, changement de bassiste avec l'arrivée de Pierre Kezdy, membre de Naked Raygun qui était le premier groupe de Durango en 1980 avant l'arrivée de Kezdy. Et sur ce EP 5 titres dont le titre Factory Smoke Is A Sign Of Progress est inspiré par la trilogie Illuminatus des écrivains Robert Shea et Robert Wilson, deux morceaux sont fortement dérivés par deux anciens groupes de Kezdy. When Worlds Collide, un morceau de Trial By Fire, est devenu When Heads Collide alors qu'un autre titre est une reprise de Strike Under, un groupe de Chicago en 1980 avec également Steve Björklund qui formera plus tard Breaking Circus. When Heads Collide, c'est justement le morceau emblématique d'Arsenal. Sept minutes avec son gimmick de synthé obsédant qui finit par ressembler à du clavecin, sa ligne de basse pas moins entêtante pour une compo au riff mordant, répétitive et foutrement hypnotisante. Les quatre autres titres élèvent aussi le niveau avec un Michelangelo's Penis bandant qui n'aurait pas dépareillé dans le répertoire de Big Black et des mélodies dans l'ensemble décalées, acerbes, bizarrement entraînantes ou ludiques avec de la part de Durango, des riffs à la personnalité marquée qui grattent l'épiderme. Si Durango ne donnera plus de nouvelles à part dans les tribunaux où il a embrassé une carrière d'avocat, Malachi Richter, dont le vrai nom est Mark David Ritscher, fera reparler de lui le 3 novembre 2006 et ce n'était pas de la fumée d'usine. Il s'est immolé à Chicago pour protester contre l'invasion de l'Irak en 2003 par les États-Unis. Sa lettre d'adieu avant son geste fatidique est toujours en ligne.



infos manipulator : 45 rpm. Bass - Malachi Richter. Vocals, guitar, drum machine - Santiago Durango.
info factory smog : 45 rpm. Cover art first EP : Diane Bothfeld. Photographs by 1 Paul Roesch. Cover fasces and cross derived from Will Durant's tome Caesar and Christ, Simon and Schuster, inc., NY, 1944; other from Stephen Knight's The Brotherhood, grafton books, London, 1989, and from Illuminatus!, by Robert Shea and Robert Anton Wilson, sphere books, London, 1978 edition. Title derived from fictional publication referred to in Illuminatus!.