The Art of Losing
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Breaking Circus
The Very Long Fuse LP
Homestead 1985
Breaking Circus
The Ice Machine LP
Homestead 1986
Breaking Circus
Smokers' Paradise LP
Homestead 1987

[posté le 29 juin 2013]


Au départ, ça devait être un article en bonne et due forme pour la rubrique Oldies, la suite logique de celui consacré à Rifle Sport puisque que les deux groupes ont deux membres en commun. J'ai donc ressorti en confiance les trois disques de Breaking Circus car dans mon lointain souvenir, c'était le pendant de Bastro et Bitch Magnet, voir Big Black, un pionner du noise-rock américain, ça allait être un pied énorme. On ne devrait jamais faire confiance à ses souvenirs. Vous allez donc avoir la version courte.
A la base, c'est le projet de Steve Björklund, dont le récent passé dans des groupes hardcore (Strike Under et Terminal Beach) ne laissait pas supposer ce virage new-wave/post-punk. Leur premier concert a lieu à Chicago, le samedi 2 juillet 1983, soit quasi 30 ans jour pour jour. Il est accompagné par Bruce Lange et d'une boite à rythme (le groupe a enregistré aussi le passage d'un certain John Lundin qui a fait parti du tout début de Naked Raygun). Deux ans après sortait The Very Long Fuse, huit titres tournant en 45 tours, pour un disque qui fait bien son âge. Ce groupe aurait pu venir d'Angleterre ou d'Ecosse, à l'époque du label Postcard, qu'on aurait gobé sans hésiter. Breaking Circus a tout de même une petite pointe américaine acérée en plus sur des morceaux comme The Imperial Clawmaster's Theme ou Precision, un petit coté Mission of Burma du pauvre mais avec ces ambiances cold, new-waveuse, vaguement dansante, son saxo sur Lady in the Lake et un sens de la compo assez moyen, ce n'est pas ce qu'on peut appeler des débuts fracassants. Breaking Circus se fera pourtant remarquer grâce à l'atypique (Knife in the) Marathon, mélodiquement supérieur et entêtant avec sa guitare acoustique et qui lui vaudra de nombreux passages sur les College Radio.






Le groupe déménage de Chicago à Minneapolis. Björklung enregistre l'arrivée de deux nouveaux membres, Peter "Flour" Conway et Todd Trainer, qui font des heures supplémentaires alors qu'ils jouent déjà au sein de Rifle Sport et le trio sort The Ice Machine en 1986. Considéré comme le seul véritable album du groupe (les deux autres disques sont plus des gros maxis), The Ice Machine a toujours le cul entre deux chaises. La new-wave et quelque chose de plus trouble, vicieux et mordant qu'on appellera noise-rock, précurseur de groupes comme Bitch Magnet et Bastro qui débouleront en 1988 en rehaussant largement le niveau. En attendant, il faut encore se farcir des morceaux teintés de new-wave gothique qui ne donnent définitivement pas envie de revivre dans les années 80 mais aussi une paire de compos intrigantes, voir convaincantes qui ne seraient pas loin de rester dans le crâne après des écoutes répétées quand on essaye de dépasser l'enveloppe sonore datée. Daylight, Caskets and Clocks (composé et chanté par le batteur Todd Trainer) et surtout la face B avec Took a Hammering qui accélère le mouvement, ainsi que Swept Blood et Evil Last Night, Björklund retrouvant l'allant de ses racines hardcore pour les soumettre à une approche arty-rock grinçante et plus bruyante.





Le troisième et dernier disque aurait pu être considéré comme le bon, le disque de la consécration sur lequel Breaking Circus capitalise sur son expérience passée, envoie paître définitivement ses influences embarrassantes et plonge tête baissée dans les affres du noise-rock qui ne s'appelle pas encore ainsi. Que nenni. Smokers' Paradise s'ouvre sur un instrumental tout gentil sur lequel Björklund ressort sa guitare acoustique et surtout deux notes/gimmicks d'un synthé ne donnant pas envie d'aller plus loin. Heureusement, Three Cool Cats remonte le niveau de la dureté que l'arrivée de Phil Harder à la deuxième guitare ne contredira pas. Mais le groupe semble toujours ne pas savoir choisir entre new-wave traînante, post-punk nerveux et rock bruyant et innovant. Mais c'est surtout quand Trainer et Flour prennent les commandes de l'écriture que Breaking Circus fait un bond qualitatif en avant avec Medicine Lake et Eat Lead. Smokers' Paradise reste pourtant plus comme une curiosité, bien que considéré par beaucoup comme leur meilleur disque et celui qui a le mieux vieilli (à raison sans doute), et le disque d'un ancien Shellac qu'un Todd Trainer intégrera quelques années plus tard.
Björklund sortira un autre single en 1989. Un 7'', Home of the Brave, qui accompagnait un fanzine et sur lequel
Björklund joue de tous les instruments. Home of the Brave est une reprise de Naked Raygun alors que la face B, Warhead, est une reprise de UK Subs. Vous pouvez cliquer sur ce lien si vous aimez l'electro-pop et le ridicule. Björklund, qui venait donc avec ce single de faire son coming-out musical sur le pire des années 80, se consacrera plus sûrement après à des enregistrements de groupes, dont une bonne partie du catalogue de Amphetamine Reptile. Breaking Circus, un groupe qui n'a pas su faire le tri mais qui reste intéressant pour faire le lien entre plusieurs époques avec à la clef, quelques bons morceaux en prime. C'est déjà ça de pris.




infos the very long fuse : 45 rpm, black vinyl, no insert, no infos.

infos the ice machine : 33 rpm, black vinyl, one monopoly insert. Recorded at Chicago Recording Company, Spring 1986. Produced by : Steve Björklund and Ian Burgess with Flour and Todd Trainer. Bass by Flour. Guitar and vocals by : Steve Björklund. Todd Trainer : Big drums, Medium size guitar, Small vocals.

infos smokers' paradise :
45 rpm, black vinyl. Steve Björklund, Flour, Phil Harder, Todd Trainer. Recording engineered by Ian Burgess. Foul language added at the urging of Gerard Cosloy. Write us. Clever correspondance will be rewarded with our choice of one of the following; a giant hammer (shipped freight collect), excerpts from a Dylan Thomas essay or a signed photo.