MOLLER-PLESSET czech-austria tour 2005

Promesse tenue ! Après avoir raté le compte-rendu de la tournée des Moller avec les japonais de Scalene à l'automne 2002, puis celui de la première incursion en République Tchèque en 2003 et le périple avec les drôles de Hella en Italie au printemps 2004 (et je dois en oublier d'autres), je me colle derechef, 10 jours après le retour, au compte-rendu de la tournée d'une semaine en République Tchèque et en Autriche du 25 au 29 octobre 2005. Les joies de la narration à peine romancée.
Cette tournée est partie d'une invitation de nos nouveaux amis autrichiens. Aïna et Richie du label Interstellar. L'autrichien n'est pas chien. Et quitte à se taper 3000 bornes aller-retour pour deux concerts, autant rentabiliser (un bien grand mot) l'affaire en demandant à notre ami de ya deux ans tchèque, j'ai nommé l'immense Adam Nenadal (bassiste-chanteur de Gnu et boss de Silver Rocket records), de nous trouver quelques concerts en plus dans son accueillant pays qu'ait la Tchéquie.

5 dates qui mettront en scène :
Gilles - chanteur voix grave de Moller-Plesset
Tom - guitariste fumant de Moller-Plesset
Régis - guitariste voix aigue de Moller-Plesset
Fred - batteur tout sec de Moller-Plesset
Mitch - sonorisateur des montagnes
Xavier - chauffeur 30000 tours et la présente narration

Levé matinal le lundi. Pas de concert au programme ce soir là. Mais pour éviter de se taper 1400 kms d'un coup d'un seul, on fait étape à Wissembourg, au nord de Strasbourg chez Erwan, un breton déraciné (avec un tel prénom, il ne pouvait être que breton !). 900 bornes (tout de même) où on goûte aux joies des routes nationales françaises (ya pas de petites économies). Après une douzaine d'heures de van (un Peugeot Boxer qui dépasse péniblement les 110, c'est long), arrivée à la frontière franco-allemande. Le repas rappelle nos années étudiantes (pâtes carbonara à la volée) arrosé d'un vin blanc local que Erwan a eu une la bonne idée de rapporter directement du producteur. Une douce nuit sous le Gwenn ha Du (le drapeau breton bande d'ignares) et réveil matinal. Petite virée en solo dans les vieilles rues de Wissembourg. Le sentiment d'être déjà en terre étrangère. Tous les anciens parlent un dialecte inconnu. Après avoir croisé Fred parti en éclaireur, on se prend un petit noir au café du coin. Les 2 vieux piliers de comptoir et le patron causent vieil alsacien. Pour donner le change, on cause en breton. Mais ça tourne court. Une fois dit bonjour, au revoir et à la tienne, notre conversation s'épuise. Vite fait sur le pouce, la route nous attend. Près de 600 kms avant de rejoindre Pisek en terres tchèques.

Le passage de la frontière est sans encombre. Sauf que je réalise grâce à la sagacité de mon douanier que mon passeport n'est plus valable depuis 2004 ! Heureusement que la loi vient juste de changer et qu'une seule carte d'identité suffit désormais. J'étais bon pour un aller-retour en bonne et due forme, la queue entre les jambes. La classe. Achat de la vignette pour circuler tranquillement (chose qu'on avait pas faites ya deux ans mais on était plus jeunes, des vrais rebelles, pas comme maintenant). Le temps que Fred retrouve la gauche de sa droite. Que je me pète un coup de nerf. Que Gilles regrette de ne pas avoir assez travaillé les fondamentaux de la langue tchèque dans son carnet secret où les expressions colorées sont plus nombreuses que les phrases du genre pouvez-vous m'indiquer où se trouve la salle, on finit par tomber sur la cabane de chantier. Pardon le club. Qui se trouve en plein milieu d'un chantier (on s'en apercevra surtout tôt le lendemain). Le Paluba ne paye pas de mine mais c'est suffisamment grand et bien foutu pour passer une bonne soirée. On apprendra le lendemain que c'était un des derniers concerts du Paluba. Le coin est en pleine reconstruction pour des trucs à étages en béton dont la beauté saisissante sera une des principales attractions touristiques de Pisek.
A peine le temps de dire bonjour que la barwoman nous sert des grandes bières, des pintes où coule une bière au goût sans commune mesure avec la Kro franchouillarde. Même qu'elle te file pas mal à la tête le jour d'après. On est en avance. La bière tout juste terminée que la serveuse nous en propose une autre tournée. On a l'air si assoiffé que ça ?! Mais elle note tout sur son carnet. On s'en tape, au prix où elle est (la bière, pas la serveuse). Entre 60 et 80 centimes d'euros la pinte (= 2 demis), c'est de la provocation. Tom qui a arrêté de boire récemment a bien du mérite à nous voir descendre nos verres comme ça. On en discute mais apparemment ça ne lui pose pas de problème. Tout ça me rappelle que lors de notre dernière venue en Tchéquie, je ne sais plus qui du pays nous racontait très sérieusement qu'en Tchéquie, il (le gouvernement) pouvait faire tout ce qu'il voulait. Mais si il ne voulait pas de révolution, il ne fallait pas toucher au prix de la bière…
Kusuman, un groupe du coin ouvre la soirée. C'est eux qui l'organisent d'ailleurs. Guitare, basse, batterie, tout le monde au chant. Heureusement que beaucoup de passages sont instrumentaux car seules les voix sont reprises par la rudimentaire sono et elles sont 10 fois trop fortes ! Musicalement, c'est à la croisée de pas mal de trucs. Le genre de phrase à la con pour dire que je sais pas comment décrire ça. C'est rock, c'est émotionnel, assez passe-partout, pas trop mal mais pas inoubliable non plus. Je crois qcé clair non ? Pour plus d'infos aller sur leur site.
Moller-Plesset entame son set devant une assistance toujours assez discrète. Une quarantaine de personnes qui laissent à Gilles toute la place devant la scène pour se débattre si vous voyez ce que je veux dire. Notre Mitch national a réglé les voix au taquet. C'est beaucoup mieux. Un bon concert après deux jours de van. Une remise en route en douceur pour mieux préparer la suite.
Entre les deux concerts, on discute avec Patrik, du groupe C, venu en voisin de Tabor et qui avait organisé un concert pour Moller en 2003. On est tout surpris de le voir là puisqu'il devait être aux USA avec son groupe. Mais une sombre histoire de passeports en retard les a obligé à repousser la tournée à l'année prochaine. Comme quoi, ya plus malchanceux que moi avec ces maudits passeports.

Un bon paquet de temps plus tard, le club se vide de ses occupants. La serveuse nous demande rien. C'était donc pintes à l'œil. En blaguant et ne sachant toujours pas où on crèche, on se dit qu'on va dormir sur les bancs, à même la salle. Bingo ! L'organisateur aligne les bancs, pousse deux, trois trucs et nous annonce qu'on va vraiment dormir dans le club. Et pour les matelas, faut oublier. Sentant que notre very very last one de verre va encore durer, il part se coucher sans trop tarder. Juste le temps de me donner quelques recommandations. La première (et la plus importante) étant " don't touch the bar ". Haha, t'inquiètes coco, c'est pas notre genre, tu peux aller dormir sur tes deux oreilles, on sait même pas où il se trouve ton bar. Allez bonne nuit. On profite du magnifique juke-box programmable avec plein de cds old school (" don't listen to it to loud ") tout en sortant nos modestes sacs de couchage. Gilles et Régis dorment sur la scène. Tom prend de la hauteur sur une table grinçante. Fred et moi, on fait copain copain dans le van et Mitch, hé bien j'en sais rien, mais tel un Vosgien taillé dans le roc, il a du se prendre les bancs. Tout ça après avoir été " touch the bar ". Hey, vous n'alliez quand même pas croire que hein… mais on n'abuse pas non plus. Une petite prunelle locale, deux doigts de vodka et la fatigue déjà accumulée en deux jours a raison de nous.
Une banquette arrière de van plus tard, réveil au son du marteau perforant le petit matin revigorant tchèque. Un œil au-dessus de la ligne de flottaison. Les ouvriers ont déjà entamé le pâté au cul des bagnoles venues se garer juste à coté. Il est à peine huit heures du mat'. Notre organisateur nous revient tout pimpant. Café, jambon, fromage, re-café. On a le choix entre visiter Pisek ou partir directement à Prague. On a tracé sur Prague. Une heure de trajet. Le temps de se remémorer la conduite on ne peut plus sportive des Tchèques. C'est pas pour me déplaire. Mais les dépassements à trois sont une spécialité locale qui surprend toujours. Surtout avec la gueule dans le cul. Heureusement, les routes sont larges.


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Austro-tchèk tour 2005
25/10/05 Pisek @ Paluba
26/10/05 Prague @ Strahov 007
27/10/05 Linz @ STWST
28/10/05 Jihlava @ 9TH Jihlava international documentary film festival
29/10/05 Innsbruck @ PMK







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