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The Misanthropes
Headlands – LP
UnDunn records 2024

The Misanthropes, c’est d’abord l’histoire de membres pas si asociaux que ça et qui ont multiplié les groupes au cours de leur existence. On en retiendra surtout un, Sea Scouts. Ça remonte à la fin des 90’s, quand ce trio australien avait sorti deux albums restés trop confidentiels mais qui ont marqué toutes les personnes ayant eu la chance de croiser leur route. Tim Evans (chant, guitare) et Monika Fikerle (batterie), qui ont de nombreux autres groupes à leur actif, se retrouvent ainsi, comme à l’époque de DeGreaser, plus de deux décennies plus tard, au sein de The Misanthropes avec le bassiste Josh Watson (Sewers, Kitchen’s Floor) en remplacement de Kristian Brenchley (S:Bahn, Woman) présent sur le premier album sorti uniquement en cassette l’année dernière.
Que des vétérans qui ont les idées claires et bien en place. Headlands frappe juste avec une facilité déconcertante. Mis en boite par Max Ducker (Ad Interim) pour son propre label Undunn records qu’il a crée avec son pote Dugald, ingénieur du son comme lui, ce second album laisse entendre un rock de facture classique, aussi bien dans la forme que dans le fond mais quelle classe. Le trio de Melbourne se promène sur un champ allant des Wipers à The Feelies pour rejoindre leurs compatriotes de S:Bahn sur l’autel d’un rock intemporel, sans fioriture, finement noisy et magnifiquement enlevé.
The Misanthropes possède en plus cette confondante aisance à trouver des mélodies aussi évidentes que tranquillement envoûtantes. Le fait que Tim Evans soit originaire de Hobart (île de Tasmanie) connu pour ses groupes à part aux mélodies bizarrement exotiques n’est certainement pas étranger à ce parfum grisant qui émanent des dix morceaux de Headlands. C’est inné.
Aidé par une section rythmique souple, volontaire et qui met beaucoup de nerf à propulser les compos à l’instar de certaines partie de batterie où les baguettes volent, la guitare tisse des cordes qui sont belles à entendre, fournit une électricité vibrante, tricote des accords qui transportent, se tendent, éclatent comme des milliers de pics dans un ciel ombrageux. Car The Misanthropes se teinte également d’un voile swamp-rock pour que ça vous remue encore plus le bide, un sentiment appuyé par un chant tendance désabusé, insaisissable et touchant, contrastant avec une certaine agitation perpétuelle dans laquelle baigne Headlands. Encore un groupe de Melbourne qui marque des points et sort un album fortement recommandable.

SKX (13/11/2024)