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Ad Interim
We Saw A Window – LP
Tenzenmen/UnDunn records 2024

Ad Interim signe pour une nouvelle mission. Il était permis d’en douter et on ne s’était pas gêné de le faire savoir à la fin de la chronique du précédent album, connaissant l’appétence de Max Ducker à ne jamais faire de vieux os dans les groupes qu’il monte et démonte depuis des années. Pour notre plus grand plaisir, le trio de Melbourne continue l’aventure et comme on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, c’est sur UnDunn, le label que Ducker a monté avec un pote que We Saw A Window est publié avec l’aide de Tenzenmen records basé en Thaïlande.
Avec un nouveau batteur (Jayden Hebbard), Max Ducker (guitare, chant) et Michael McQueen (basse) et l’appui sur certains titres de Mathew Donlon pour quelques bidouilles au synthé et des samples, Ad Interim persiste à construire une drôle de mécanique noise-rock qui doit pas mal au 90’s tout en rajoutant des effets personnels, des gênes historiques se modifiant subtilement sous une articulation possédant sa propre alchimie. Le chant toujours parlé et trafiqué, comme passant derrière un filtre crasseux. Les samples qui prennent de l’ampleur et vaporisent une ambiance étrange sur les bords à l’instar de Signals ou Handbrake. Des frottements, une façon de faire évoluer les structures des compos, la rythmique qui avance de manière plus erratique, un jeu qui prend la tangente, plus free, notamment la basse qui s’octroie de beaux moments inventifs et s’en va dialoguer avec une guitare n’attendant pas son reste pour s’échapper vers des accords plus singuliers. Ça ne saute pas aux oreilles tout de suite mais cette impression d’un noise-rock décalé est forte et c’est ce qui fait toute l’attractivité de Ad Interim. Ça se fond dans le décor avec les gifles cinglantes, les convulsions, les accroches que le trio parsème, une fausse complexité qui sait aussi rentrer dans le lard, se faire direct, la batterie qui ne fait pas mine de marteler sévère. Huit morceaux d’un album relativement court mais il aiguillonne les nerfs, triture le cerveau, surprend sans avoir l’air d’y toucher et trouve son créneau personnel dans le mode impitoyable du noise-rock. Engouffrez vous dans We Saw A Window, vous ne serez pas déçus par le paysage.

SKX (14/11/2024)