syntheticid
castleface


Synthetic ID
Impulses - LP
Castle Face 2016


Deuxième album du groupe de San Francisco Synthetic ID. De leur album en 2012 (Apertures) ou des deux singles qui ont suivi, pas un écho de leurs sillons dans les parages. Avec leur signature sur le label de John Dwyer (Thee Oh Sees), les feux de la rampe devraient briller un peu plus sous leur blaire.
Mais point de garage-rock ou de jolies mélodies psychédéliques. Synthetic ID évolue sur les cotés et le tranchant, à la pointe d'un post-punk anguleux et sec comme un coup de trique. Les noms qui fleurissent instantanément à l'écoute d'Impulses sont Wire, Spray Paint, A Frames, voir les Allemands de Diät. Alors oui, c'est encore du post-punk. Des références plein la tronche on peut leur en coller mais Synthetic ID a la bonne idée de jouer avec beaucoup plus de rapidité, d'aridité, de chaos parfois ou d'abrasivité comme sur Note For Note quand leur pote Max Gregory vient appuyer sauvagement (et à plusieurs reprises) sur quelques touches d'un synthé. Décharné mais virulent. Minimaliste mais piquant.
Au bout du compte, Synthetic ID, à force de répétitivité et suivant un plan de bataille bien établi duquel il ne déroge pas, arrive comme à créer une transe rachitique. Pas un pet de graisse sur les muscles et que du nerf pour irriguer une danse de guingois. La contrepartie néfaste, c'est que l'ensemble n'est pas épargné par une certaine monotonie. Ça sent la névrose, le manque de nourriture saine et variée, trop de clopes et de cafés. Le chanteur débite ses paroles sur une tonalité identique qui peut engendrer autant de frustration qu'il semble en avoir au creux du ventre. Le bassiste joue avec un doigt et à toute vitesse. C'est serré, vif, quasi tachycardique sur certains des treize titres dépassant rarement les trois minutes. Impulses n'insuffle pas de nouvel élan prodigieux mais continue d'abreuver favorablement un genre musical toujours à la pointe du combat et aux multiples ramifications.

SKX (07/07/2016)