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Musk
Musk 2 : The Second Skumming - LP
12XU 2016

Musk sent la bête sauvage. Une profonde sécrétion rock'n'roll mélangée à l'acide sulfurique pour éradiquer tous les nuisibles qui font du rock un vulgaire commerce de t-shirt. Ça suinte de partout, c'est salace, ça remet les mots Blues Explosion à la fin de John Spencer, c'est un punk-rock garage torride, abrasif à souhait et débauché. Musk vient d'Oakland, Musk 2 : The Second Skumming est leur second album et impossible de rester de marbre face à une telle énergie communicatrice.
Les quatre membres de Musk affichaient à leurs débuts la volonté de faire une musique inspirer par les groupes Australiens comme King Snake Roost, Grong Grong ou Feedtime. Si de sérieuses traces subsistent dans les tumultueuses veines de Musk avec une légère touche Birthday Party (Raw Nite) et également les premiers The Scientist, Musk a indéniablement des gênes américaines. Le swamp-rock est punk, hirsute avec dans le rôle du chanteur psychopathe Rob Fletcher qui n'a pas oublié qu'il a hurlé chez les malades Butcher Cover mais aussi chez Tractor Sex Fatility avec le bassiste John Laux. Les angles sont donc bouffés par Chrome Cranks, le cœur enterre la résurrection de Boss Hog et la démarche titubante salue le Gun Club. Que du beau monde dont Musk se joue avec facilité.
Car Musk possède les titres, ceux qui donnent envie de revenir s'y pouiller la tronche (The Hidden Cost, Wet Brain, ...Or Your Life, Weather Vane) et que s'ils veulent se donner des airs de gros chiens furieux, Musk n'en possède pas moins des germes de classe, un déhanchement sexy et un groove incendiaire. Pire, Musk sait le temps de quelques morceaux (Hip Pain, Catch & Release et School Freezer avec des faux airs de Movie Star Junkies) se transformer en bête féline. Le chanteur prend sa pause de crooner, les bas instincts laissent la place à des rythmes et une guitare civilisés, la ballade poignante et virile s'invite, le saxophone ou le piano sont de sortie, bref, le blues gangrène les tripes de Musk et l'odeur de leur rock'n'roll fait gagner des points de vie. Quitte à ne plus se cacher et virer carrément blues (quoique tordu) sur The Tasteless Blues qui n'a pourtant rien d'insipide ou s'amuser le temps de la reprise du groupe sixties The Savages avec The World Ain't Round, It's Square.
Must voulait rendre hommage au punk-garage trop peu présent à leurs yeux dans la Bay Area. Tout en s'inspirant des anciens et en variant les approches, ils font encore mieux, ils lui bottent les fesses avec discernement.

SKX (25/10/2016)