Tenue de boucher pour tout le monde. Le sang va gicler. Si c'est un hommage à la fameuse pochette censurée des Beatles de l'album Yesterday And Today en 1966, les comparaisons vont s'arrêter là. Jamais vous ne siffloterez les jolis airs de Butcher Cover sous la douche. Un trio d'Oakland roulant ses vices dans un nihilisme carnassier. Comme pour toutes les productions du label de Chicago, Rotted Tooth records, et leurs collègues d'écurie, Supersonic Piss, la qualité de l'enregistrement est une misère sur un océan de désolation et augmenter le volume de ce disque sérigraphié à 245 exemplaires est un réflexe d'auto-défense. Tout est histoire d'attitude, esthétisme punk-trash, plus crasseux qu'eux, tu meurs. Ne pas cherchez la douce musicalité et l'admirable sens affirmé de la composition chez Butcher Cover. Tournez votre regard vers Rusted Shut, Drunks With Guns et tout ce qui pourrit la vie. Le larsen est érigé au rang de solo pour Dieux du stade, la reverb est puissamment naturelle et piétine le corps de Clockcleaner. Le chanteur hurle son dégoût de lui-même. Le batteur frappe comme sur un tas de viande morte, durement et constamment, même si on n'entend que le chatoiement des cymbales qui crient, non sans posséder un certain sens du groove. Ce qui pourrait presque paraître insultant chez Butcher Cover. Douze titres précaires, brutaux, immédiats, infects, qui n'ont aucun sens, ne vont nulle part et c'est ça qui est bon.

SKX (09/12/2011)