cherubs
brutalpanda
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Cherubs
2 Ynfynyty LP
Brutal Panda 2015
On va vous le dire une nouvelle fois si jamais vous ne l'aviez toujours
pas senti. Perte & Fracas n'a jamais été fan des reformations.
Ce qui tombe plutôt mal vu le nombre abusif ces dernières
années. Mais on ne vous cache pas que parfois, ces putains de reformations
ont été la meilleure idée de certains groupes. Le
plus bel exemple est Big'n. Un nouveau disque génial et des concerts
d'anthologie. Comme si c'était hier. Et si par hasard, des groupes
comme Dazzling Killmen, Johnboy,
Shorty (ce qui a failli se faire...), Glazed
Baby ou Slug
pour ne citer que ces vieilles gloires avaient la drôle d'idée
de remettre le couvercle, je serais le premier à bondir de mon
fauteuil comme un con. Ce qui a été ma réaction quand
j'ai appris que Cherubs sortait un nouvel album. Parce que, bordel de
merde, c'est les Cherubs !
21 ans après s'être séparé juste à la
sortie de leur mythique deuxième album Heroin Man sur Trance
Syndicate, repère de groupes noise essentiels, le trio d'Austin
reste inégalable. Un noise-rock unique entre brutalité et
accroches mélodiques imparables, rythmiques incendiaires et saturations
excessives, une aura borderline symbolisée par le corps flottant
dans la baignoire de Heroin
Man et une overdose de morceaux sentant bon la baston et les abus.
Avec en plus le premier album Icing
et la compilation Short
Of Popular regroupant des singles introuvables et qui s'écoute
comme un véritable troisième album, Cherubs était
devenu en seulement deux années une marque forte et incontournable
du mouvement noise-rock.
Cherubs revient et fait les choses en grand. Un album, un vrai, dix nouveaux
morceaux. Le rêve. Mais on ne va pas se mentir. 2 Ynfynyty
n'est pas l'album qui va enterrer tous les anciens, l'album qui va remettre
Cherubs tout en haut du panier noise-rock. Pas de morceaux qui arrivent
à la cheville de Stag Party, Baby Huey, Carjack
Fairy, Dave Of The Moon et bien d'autres perles du passé.
C'est du Cherubs, ya pas à sourciller. La densité physique
de cette musique noise est bien présente. Le chant du guitariste
Kevin Whitley n'a pas changé malgré le poids des ans. Le
bassiste Owen McMahon et du batteur Brent Prager continuent de construire
des parpaings de groove inimitable, entre lourdeur et rythmiques entraînantes
sur une épaisse couche de saturations foutraques, de riffs piquants
et d'une cacophonie au milieu de laquelle Cherubs trace son chemin sans
jamais sortir de la piste. Mais les compos restent là, sans vraiment
décoller, agréables mais manquant d'allant et de folie.
Sandy On The Beach et Crashing The Ride ouvrent pourtant
l'album avec force et impétuosité tout comme Happyyable.
Evil May Acre en face B fait également preuve d'esprit frondeur.
Pour la suite, on reste sur notre faim quand ça ne devient pas
tout simplement laborieux avec les trois plus longs titres de 2 Ynfynyty
dépassant tous les six minutes : Cumulo Nimbus qui ne va
pas déclencher la foudre, empêtré qu'il est dans son
esthétisme psychédélique, Party Ice là
aussi monotone ou Monkey Chow Mein plus stoner que noise-rock avec
un arrière-goût de shoegaze qui passe mal. Sans oublier Sunday
Mondays, morceau de sortie sous forme de ballade acoustique récréative
mais très dispensable. Mais comme je suis une personne extrêmement
optimiste tout en étant très bien élevé, j'ai
envie de voir que le coté positif en me disant que pour un retour
et toutes ces années à rouiller sous le soleil texan, ça
aurait pu être pire. Parce que, bordel de merde, c'est les Cherubs
!
SKX (09/04/2015)
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