The Art of Losing
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Cherubs
Heroin Man - CD
Trance Syndicate records 1994
Short Of Popular - CD
Trance Syndicate records 1996
[posté le 09 janvier 2016]




Dans le grand Livre du noise-rock, l'album Heroin Man de Cherubs a une place de choix. Après avoir narré les aventures du trio texan lors de leur premier album Icing, il était donc largement temps de passer à cet incontournable album. Le gars dans la baignoire qui fait la baleine a plutôt l'air échoué mais ce disque est pourtant en haut de la vague noise-rock, celle dont le souffle et les embruns n'ont rien perdu de leur vigueur plus de vingt ans plus tard. A la sortie de Heroin Man, Cherubs a cependant explosé en plein vol après avoir trop fait comme le type dans la baignoire sans heureusement jamais complètement boire la tasse. Ce disque n'a donc jamais eu le même écho qu'un Total Destruction ou n'importe quel autre disque de Unsane à qui on les compare régulièrement et pourtant, Heroin Man les vaut tous. Cet album est donc devenu peu à peu mythique et l'enchaînement de tubes noise est sidérant. La basse est monstrueuse, les distorsions sont divines, la couche de bruit est de plus en plus épaisse jusqu'à l'implosion de Venus Flytrap, les gimmicks sont étonnement bien vus comme ces samples rigolos en boucle sur Baby Huey ou le piano sur Coonass (non, ce n'est pas un gros mot). Aussi à l'aise dans les attaques en piqué que dans les méandres de compositions plus lentes et vicieuses, les cinquante minutes se déroulent comme dans un rêve sans substance interdite. Un must.






Cherubs est mort mais le corps bouge encore. Short Of Popular pourrait être vu comme une compilation mais sur les quatorze titres, seulement deux sont déjà connus, Carjack Fairy (irrésistible) et Dreaming (une reprise de Blondie) qui avaient fait les beaux jours de singles. Short Of Popular
ne revoit donc pas sous tous les angles l'ensemble de la discographie de Cherubs (dont les faces B, voir les faces A restent à tout jamais inédites) mais alignent des morceaux sortis d'on ne sait où, des fonds de tiroirs qu'ils avaient très beaux et très bien fournis, des titres qui n'avaient pas eu le temps de voir la couleur d'un sillon, des démos qu'ils ont très bien terminées, bref, Short Of Popular peut être considéré comme un album à part entière, le troisième non officiel. Mais on s'en tape parce que Chanukka débarque et des pépites azimutées comme celle là, Short Of Popular en propose plusieurs comme Orange Julius, Hakkeboffer ou
Zip-Up Boots. Avec aussi des bizarreries (Sinatras, croonerie sous puissants psychotropes) et Chrome Can qui est comme le nom l'indique un hommage/reprise des deux groupes dont les noms servent de titre.
Cherubs était unique en matière de réglages sonores. Le mélange taux de distorsion/larsen/saturation/fuzz avec l'énorme basse, le chant trafiqué et le groove indécent est un cas d'école jamais égalé, un son bien à eux qui n'a pas pris une ride. Sur la pochette, il est écrit en sous-titre A good Life after Death begins with Cherubs. Ils ne croyaient pas si bien dire puisque 19 ans après, Cherubs allait ressusciter.





infos heroin man : Recorded at Sweatbox Studio in Austin, Texas.
infos short of popular : Cherubs thank Diane Whitley for her love and dogged support and King and Craig and Harry Wilson for the guitar solos on Orange Julius and Shaft Coat and Heyd Fontenot for this still shot from his movie "Nobody's Children" The Fab Jerry and Diane Tubbs at Terranova for mastering the loudest, obnoxiousest recording in recent music history and Walton Rowell for mega-video and electrical support and the hard working producers, key grips and engineers that keep the duct-taped, vise-gripped world going around, & Justin McCoy, & Miss Pork Mary, and "G", Dorothy and ask Brent for the rest !