Homeless records est vraiment le label à suivre en ce moment de l'autre coté du globe. Après nous avoir servi sur un plateau Cuntz, Sewers, Bits of Shit et la réédition de The Stickmen, les Australiens dégotent Gentlemen. Un album uniquement réalisé en cassette en 2012 et qui aurait eu toutes les chances de rester dans les limbes de l'obscurité si Homeless n'avait pas eu la bonne idée de le sortir en vinyl fin 2013. Les bonnes manières, Gentlemen ne connaît pas. Punk-rock ou garage-noise, c'est comme bon vous semble tant que ça chuinte, ça sature et que les grésillements se glissent comme la gale dans les ourlets de la convenance. C'est du brutal, du pur, livré comme tel avec toute la morve de mecs qui en ont strictement rien à foutre. Mais il ne suffit pas d'avoir le son dégueulasse qui accroche les fonds de culotte pour jouer aux souillons de génie. Il faut aussi les putains de riffs qui saignent, la hargne pour les délivrer et les rythmes qui tabassent bien pour ôter le goût de la médisance. Rien de compliquer sur la Sex Tape. Pas de positions saugrenues et de galipettes biscornues, encore moins d'attitudes chevaleresques. Gentlemen va droit au but, à la hussarde mais avec un tel sens de l'à-propos que les sept morceaux torchés en un petit quart d'heure paraissent comme un super bon coup. Pissed Jeans peut aller laver son froc chez sa mère, Gentlemen mouille plus fort, notamment quand ils ralentissent le tempo sur Military Style Massage ou Perry. Mais les éjaculations précoces à toute berzingue, ça fait aussi du bien. C'est l'école Stick Men With Rayguns, la vraie, celle du solo de guitare frelaté, du chant répugnant, déraisonnable et généralement parlant, du rock'n'roll de grands malades. Une Sex Tape éminemment juteuse.

SKX (30/01/2014)