cuntz
homeless
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Cuntz
Aloha LP
Homeless 2012
Solid Mates LP
Homeless 2013
Nouvelle livraison d'Australie. Deux pour le prix d'un. De Melbourne,
Cuntz a sorti coup sur coup deux albums, Aloha et Solid Mates.
Aloha fin 2012 qui, devant l'immense succès mondial, a eu
l'honneur d'être représsé en 2013, pile au moment
où Homeless records sortait le deuxième album Solid Mates.
Aloha donc pour commencer et sa pochette qui sent le self-made-man,
le conte de fées et la cuisine bio. Et un peu la lose pour un groupe
souvent comparé à Flipper (mais quel groupe de punk-rock
ne l'a pas été ces dernières années !) alors
que ces quatre Australiens reprennent surtout le flambeau des compatriotes
Grong Grong/Hack, Venom P. Stinger et autres groupes rustiques, graveleux
et épris de liberté brute. Du blues dans des mains de bûcherons
avinés avec une touche synth-punk sorti du bush surprenante sur
une poignée de morceaux dont l'halluciné Lost. Le
guitariste laisse tomber les six cordes pour les touches d'un clavier,
le chanteur se lamente qu'il est perdu, appelle sa mère, appelle
son père, appelle Jesus Christ et on prie avec lui pour que ça
aille mieux. Hallucination qui continue avec le bien nommé Meth
ou Hip Hop qui ne fera danser personne sur sa bonne grosse ligne
de basse flegmatique. Le fond de commerce reste tout de même un
rock dégénéré, qui sent l'alcool et des pieds,
un enregistrement de Alex Macfarlane (Constant Mongrel) ne s'attardant
pas sur les arrangements et les détails, comme un écho lointain
sordide, chant dans le brouillard artificiel, des morceaux qui traînent,
se répandent dans la fange et des traces d'un noise-rock débile
et explosé dans luf, lorgnant vers l'inévitable
Birthday Party. Une musique exécutée comme ça leur
vient à l'image du passage sur Punt, pastiche d'un riff
de guitare tellement célèbre que je n'arrive plus à
remettre un nom dessus. La pêche a été drôlement
bonne.
Et ça va être encore mieux avec Solid Mates dont l'amitié
virile est le sujet phare. Alex Macfarlane toujours aux commandes mais
un chant et une guitare moins perdus dans la reverb, une rythmique plus
frontale et Cuntz jaillit comme son patronyme, crache entre les dents
son venin et porte les germes d'un punk-rock-noise à l'impact décuplé.
Venom P. Stinger toujours, Solid
Gold Hell aussi, du poisseux, du percutant, le mélange est
parfait. Third World Attitude déclarant la guerre à
la morosité ambiante, un excellent et chaloupé Bin Day,
un Dog qui mord et déchiquette en 44 secondes, quelques
très bons morceaux taillés dans un rock'n'roll juteux comme
Never Felt Better et son synthé fiévreux, un chanteur
bougonnant ses sarcasmes ou continuant de se lamenter comme un ivrogne
réclamant sa toute dernière bière, un zeste de perversité
et de folie, une attitude de branleurs assumés, Cuntz est lancé
sur la voie royale et Solid Mates un disque incontournable. Un
de plus en provenance d'Australie.
SKX (14/10/2013)
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