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Sons of Frida et Rome Buyce Night, deux groupes encartés à Paris, copulent au lieu de faire bande à part. Le rejeton prend possession d'un disque à quatre titres, issu d'une hydre à sept têtes, où tous les postes sont doublés, voir triplés. C'est bien plus de bonheur comme ça. Et du bonheur, Sons of Frida en avait déjà procuré sur The Bulgarian (un nouvel album débarque très prochainement) alors que Rome Buyce Night sont de parfaits inconnus (malgré quatre, cinq albums au compteur) mais connaître un peu, beaucoup ou pas du tout ces deux groupes n'est de toute façon pas gênant.
Jamais n'affleure l'impression d'avoir un groupe plus un groupe, la juxtaposition hasardeuse de deux univers différents. L'osmose est parfaite, personne ne soumet l'autre, un groupe à part entière s'est formé sans que personne - et encore moins eux - ne s'y attende et les quatre compositions s'étirent avec classe et nervosité, filant grand train sans regarder au lendemain.
Malgré les deux batteries, deux basses, trois guitares, un peu de chant, un zeste de trompette et du synthé, la musique garde une ligne claire et agile. Du post-rock comme on aimerait en entendre plus souvent, ne se contentant pas de schémas archi rebattus, de montées gaillardes et de descentes spleenesques. C'est entre-deux et invisible, méditatif et solaire, une tension toujours tapie dans l'ombre, des digressions noisy, parfois beau comme un Zëro, un Tortoise qui aurait oublier d'être chiant, mélancolique, varié et magnifique (Ultrasonic Scream), faisant décoller et flotter l'auditeur dans un mirage cuivré. La nuit, quand je ne dors pas, c'est toute la nuit. La seule chose à souhaiter désormais, c'est que cette collaboration ne s'arrête pas à ce très bel essai.

SKX (31/01/2013)