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Sons
of Frida The Bulgarian LP - CD Self-released 2010 Il aura fallu plusieurs échos positifs pour que je mette mon nez dans ce nouvel album des parisiens de Sons of Frida. Je ne sais pas par quel enchantement mais ils ont enfin mis du vin dans leur eau. Sons of Frida est passé d'un post-rock insipide à un rock-noisy excitant. D'un truc tout mou et sans relief, d'un post-rock instrumental bien dans la norme, ils sont arrivés à une musique pas spécialement originale mais autrement bandante. C'était pas gagné d'avance mais le miracle a eu lieu. Ils se sont décidés à lâcher les chevaux, ne plus respecter les structures, s'en amuser, faire tout simplement ce qu'ils avaient en tête sans se soucier de ce que les voisins peuvent en penser. Sur l'album précédent, on avait eu droit à un filet de voix sur un maigre titre. Elle est présente sur quasi tous les morceaux. Un tout petit bout de trompette sur un autre morceau alors que là, sa place est prépondérante (bien que j'ai l'impression qu'elle joue toujours le même air). Le deuxième titre Burn aurait pu rapidement devenir stressant mais l'apparition de cette trompette altière l'emmène dans des stratosphères insoupçonnées. Et la mélodie vocale de Six and a half est également un autre point fort. Une voix chétive, semblant à court de souffle mais seyant très bien à une musique qui, si elle donne dans les dissonances, ne joue jamais dans la cour des gros bras. L'ombre de Sonic Youth et autres groupes dans le genre s'est invité dans le décor mais jamais n'est envahissante. On pointerait même sur un accent post-punk sur certains passages, assez raide et distant (le début de Quiche qui est loin d'être un four alors que le suivant, Molly Spencer, n'est qu'un intermède alors qu'il avait tout pour devenir royal), des éclats noise, des digressions soniques de guitares inspirées (Beefdealer et le répétitif Cut the house dont les dix minutes sont heureusement secouées par une soudaine intervention bruitiste, puis achevées par ce même amour du bruit pur et enterrées par cette trompette toujours salvatrice). Et c'est bien là le plus gros changement. Ce groupe est devenu inspiré. Comme si tout ce qu'ils avaient fait auparavant n'était que de pénibles devoirs trop scolaires, qu'ils avaient enfin décidé de s'y mettre pour de vrai, de ne plus suivre sagement ce que leur avaient enseigné leurs maîtres. Frida peut être fière. Ces fils grandissent bien. SKX (20/09/2010) |