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Xiu
Xiu Reprendre
des chansons de Xiu Xiu semble couler de source. Une chose évidente
tant les compositions de James Stewart prêtent leur flanc à
d'autres réinterprétations, tant elles semblent composer
comme un immense jeu de legos, un assemblage hétéroclite
dont les pièces pourraient changer de place à l'infini pour
un résultat toujours surprenant. Le présent objet est en
deux parties. Un CD de reprises avec des groupes se servant de leur univers
musical habituel pour reprendre Xiu Xiu. C'est covered. Un CD où
ça triture de la bande à tout va mais en gardant la voix
de James Stewart. C'est le remixed. Vous partez ainsi pour une heure vingt
de Xiu Xiu à toutes les sauces. Périlleux périple.
En fait, l'intérêt principal de ce boîtier consiste
dans la reprise de Oxbow. Ou comment réduire 1h20 d'efforts à
quatre minutes trente-deux ! Oxbow dans sa version minimale avec Niko
Wenner et Eugene Robinson quand ils se présentent en duo et en
acoustique. Une reprise magnifique que tous les fans du groupe de San
Francisco se doivent de connaître. La guitare acoustique et cristalline
percée par les gémissements de Eugene Robinson la pleureuse,
le touché d'un xylophone sur la fin pour une relecture de Saturn
(sur l'album La
Forêt) remarquable. Oxbow a tout compris. Désossé
Xiu Xiu, ne pas essayer de faire aussi riche et bricolo (même de
génie). Garder la seule trame mélodique, aller à
l'essentiel et lui apporter toute la force d'interprétation nécessaire.
Presser le jus de l'émotion qui se cache dans chaque titre de Xiu
Xiu, les débarrasser de ses oripeaux et mettre Xiu Xiu à
nu. Parce que pour les autres reprises, personne n'arrive à retranscrire
les sentiments à fleur de peau que Xiu Xiu divulgue derrière
son bordel apparent et qu'à ce petit jeu là, mieux vaut
écouter les originaux. Ca beau donner dans le délicat, dans
les nappes de synthés, dans le folk pour bobos (Devendra Banhart),
l'electro de branleurs (Kid 606), le cabaret (Her Space Holiday) et j'en
passe des moins connus, on saisit là toute la difficulté,
et par la même occasion la richesse, des compos de Xiu Xiu. Le fil
invisible entre une musique vide de toute substance malgré son
apparente émotion et une musique qui vit, vibre, dérape
derrière son apparente fragilité. SKX (10/12/2007) |