The Art of Losing
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Silverfish
Fat Axl - LP
Wiiija records 1990
Fuckin' Drivin' Or What... EP - 12''
Creation records 1991
[publié le 20 mai 2024]



Après deux maxis, Silverfish passe à l’étape de l’album avec Fat Axl en 1990. Un disque, on l’oublie trop souvent, enregistré par le regretté (jamais je n’aurais pensé écrire ce mot en débutant cette série Silverfish) Steve Albini qui se fait appeler ici Ding Rollski (m’étonnerait pas que la caricature au verso de la pochette soit celle de notre binocleux préféré à jamais) et qui a fait un rapide aller-retour Chicago-Sheffield aux studios Axis pour faire en sorte et en deux jours seulement que Silverfish cogne aussi durement que possible. Mission pleinement réussie. Avec la guitare de Fuzz qui n’a jamais sonné autant comme une scie circulaire avec un soupçon de sirène d’alarme. Fameux mélange. Et avec Lesley Rankine qui ne mâche pas ses mots, ne cherche pas à réprimer ses pulsions sexuelles mais les crache à la face des mecs dans une imagerie crue, provocante et lubrique, ça ne pouvait que plaire à Albini. La rencontre de ces deux entités donne un album fort en gueule et en goût, une rythmique qui te roue de coups, une charge violente, stridente, furieusement tumultueuse mais génialement cinglante et des morceaux toujours aussi bons, puissants dont la reprise du rapper américain Melle Mel (White Lines) et l’ultime titre et épique Ich Bin Eine Schaften Träuser pour un disque noise-rock qui n’a pas pris une ride après toutes ces décennies. Avec le texte de présentation figurant sur l’insert (et non signé), c’est aussi l’occasion d’apprendre que Silverfish avait commencé avec Chris le bassiste au chant et que deux bassistes sévissaient dans Silverfish. Que l’Écossaise Lesley Rankine avait été recruté lors d’une nuit au Sir George Robey, qu’elle avait impressionné ses futurs acolytes sur le dancefloor qui se souvenaient alors l’avoir déjà vu sur scène quand elle chantait au sein de The Grizzelders. Plusieurs verres plus tard, elle était recruté (une légende tenace dit même qu’ils auraient rencontré Rankine lors d’une bagarre où elle était partie prenante à un concert de Terminal Cheesecake). Fat Axl, de la bombe.

info : 33 rpm, 1 insert with lyrics. Recorded at Axis studios, Sheffield, mixed at Southern studios, London, september 1990. Produced by Ding Rollski. Artwork by StevenTunn in collaboration with Silverfish.







L’année suivante, Silverfish publie le maxi trois titres Fuckin’ Drivin’ Or What… non pas sur Wiiija mais sur un label plus important, Creation records. Ce qui ne change rien à la teneur vitriolique, bruyante et sévèrement secouée de leur musique. Albini n’est plus derrière la console, c’est John Wills (Loop, Hair & Skin Trading Company) qui s’y colle mais ça sonne toujours pour faire mal. Face A, Big Bad Baby Pig Squeal et son fameux refrain Hips, Tits, Lips, Power qui fera vendre plus d’un t-shirt. Un incontournable de leur discographie qui se trouve et annonce leur second album Organ Fan à paraître en 1992. L’intérêt de ce maxi figure en face B. Deux inédits, Puppy Truck et Texas Tea. Deux nouvelles belles charges où on se dit que Birthday Party et l’album Junkyard ont définitivement compté pour Silverfish. De quoi se foutre dans le décor au premier virage avec un grand sourire satisfait.

info : 45 rpm. Recorded and mixed at Falconer studios Kentish Town London 4th April '91-8th April '91. Produced by John Wills (& Silverfish). Engineers: Ian "David" Clarke, Adrain Zolotchin & John Wills.