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Mug Corsica Egg 2x10'' Pandemonium/Le Dernier Cri 2000 [posté le 20 janvier 2012] Sauter pour sauter, je saute. Sept longues années après un remarquable premier double single, Mug trinque à nouveau avec un nouveau double mais la taille au-dessus. Un somptueux double 10", gorgé de 26 morceaux et richement illustré d'un livret de 24 pages, sans l'aide cette fois-ci de toute une ribambelle de dessinateurs mais par Paquito Bolino tout seul. Le résultat est toujours aussi bluffant et saignant, les couleurs explosent les pupilles pendant que les traits fracturent l'imaginaire. Chéri, chéri, ce soir, j'ai les nerfs à vif. Pour le personnel, pas mal de changements à noter. Ne subsiste depuis la mouture de 1993 que Bolino bien sûr, l'écossais naturalisé marseillais Tony Kennedy et la présence de Caroline Sury au chant qui répand ses drôles de paroles sur beaucoup plus de titres. A la batterie, Mike M. remplace l'autre écossais Jason Boyce et pour l'autre guitare, Patrick A. prend la place de Stephen Krieger. Son dos est recouvert de cicatrices. Elle ne me croit pas. L'ambiance change également. De la chambre des infirmières, on mélange son urine. Malgré l'abondance des compos, l'oxygène se fait plus fréquente sur Corsica Egg. La noise névrotique de Mug respire par les ouvertures crées sur de nombreux titres moins frontaux. Mais tout aussi malsain. Eclatement général des structures, samples grouillants, qui parfois, sont la seule base des compos, trifouillages, bidouillages, triturations de sons, altération du conduit hormonal. Lignes de basse rappelant la truculence de Badgewearer. Les guitares élargissent leur champ d'action, se diversifient dans les tourments infligés à l'auditeur, la mettent en sourdine sur certains titres, laissant de l'espace à leurs compagnons de jeu. Les borgnes font barrages. Avec un "S", oui. Parce qu'il faut être fort et nombreux pour résister à la vague de bruit tordu imaginée par les esprits malades de Mug. Musique inclassable, hors-mode et toujours d'actualité. Le truc électrique, ça me fait tellement baver.
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