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Distorted
Pony
Concrete Bruises - 7''
Piece
Of Mind records 1990
Work Makes Freedom - 12''
Bomp!
records 1991
[publié le 02 septembre 2017]
C'est
la rentrée, il est important de réviser ses classiques.
Et en plus, l'Oldies consacrée à Distorted Pony en 2004
avait été bâclée.
Nous étions jeunes et impatients alors il était nécessaire
de revenir faire un tour sur le Distorted Pony. Surtout qu'après
tout ce temps, l'écoute du groupe de Los Angeles est toujours un
énorme plaisir. Le premier single Concrete Bruises n'est
pas la plus belle réussite de leur discographie mais le poney tordu
fièrement imprimé dans la paume de la main qui vous défie
pose les bases. C'est noise, dense, sombre, mélodique. Trois titres
dont le principal, Concrete Bruises, bout de lave qui vous enveloppe
peu à peu, adrénaline sous contrôle, chant parlé,
petite mélodie piquante, le bruissement est déjà
une solide chape de plomb sans les crochets. Sur Stilleben, on
jurerait entendre une boite à rythme, ce qui ne serait pas étonnant
vu qu'à leurs débuts, quand ils jouaient à deux,
Dora Jahr (basse) et David Uskovich (guitare, chant) utilisaient ce genre
de machine. Theodore Jackson viendra mettre des pulsations humaines par
la suite et Robert Hammer un peu plus de bordel avec une seconde guitare.
Sur la face B, Angel On A Haug rajoute une couche de puissance
avec un rythme plus lourd, des guitares plus épaisses sur un fond
toujours mélodique. Distorted Pony a encore un pied dans les années
80, l'autre dans les années 90 avec ce noise-rock qu'on va se prendre
de plein fouet. Distorted Pony en sera un beau représentant et
une future référence.
L'allusion
au Arbeit macht frei ne vous aura pas échappé. Encore
plus quand le dessin de la pochette ressemble fortement aux grilles d'entrée
des camps de concentration nazis sur lequel ce funeste slogan était
marqué. Work Makes Freedom peut donc passer comme un titre
provocateur de la part d'un groupe qui n'a pourtant jamais fait parler
de lui dans ce domaine. C'est surtout le signe d'une musique devenue plus
agressive. Cinq titres pour moins d'un quart d'heure, tous gravés
sur la même face et le mors entre les dents. Batterie, percussion
et boite à rythme se mélangent. Les deux guitares deviennent
plus perçantes. La comparaison avec Big Black commence à
se pointer, notamment sur un titre comme Sinner's Prayer. Les compositions
sont plus acérées, virulentes (Fee Schedule, Forensic
Interest, Pillar Of Salt). Seul Blare opte pour un tempo plus
mesuré et une violence sous-jacente pour un morceau splendide au
demeurant. La voix se drape de saturations malsaines. Mais toujours ce
souci de proposer des riffs pointus qui font mouche et donnent de l'ampleur
et du nerf à un disque qui n'avait rien à faire sur un disque
de rock-garage comme Bomp! records. C'était du noise-rock au vitriol.
Distorted Pony venait de se lancer au grand galop.
info
: 45
rpm, clear vinyl. Recorded at Motiv Communications by Biff Sanders.
Photo by Margot Reyes.
info
: 33 rpm, black vinyl, single sided. |
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