Distorted
Pony s'est formé en 1986 à Los Angeles autour des trois
têtes pensantes David U et Robert Hammer pour la paire de guitares
et Miss Dora Jahr pour la basse. Un poney tout tordu, à genoux
devant les affres de la musique dite noise, tout écorché
et fier comme un paon. Big Black est sûrement la source première
d'inspiration et ce n'est pas seulement l'utilisation d'une boite à
rythme qui le fait penser. Après Concrete Bruises, un premier
45 en 1990 qui marque leur début dans le grand cirque, ils commenceront
à faire parler d'eux avec Work Makes Freedom, sur Bomp!
records, label de Burbank en Californie plus connu pour ces groupes garage/rock'n'roll
que par son amour pour le white noise. Cinq titres gravés sur une
seule face, l'autre étant réservée pour les paroles
sculptées à même le vinyl (bon courage pour les déchiffrer).
Un disque qui n'est pas tombé dans les oreilles d'un sourd puisque
Steve Albini himself s'amourache du groupe et propose ses services pour
l'enregistrement de leur premier album Punishment Room. Entre temps,
le groupe a recruté. Cinq personnes dont un batteur (London May
qui joua aussi avec Dag Nasty and Samhain !). Et là, c'est la bombe.
Le son prend naturellement de l'ampleur. Distorted Pony possède
cette même aisance que Big Black à nous pondre des accroches
mélodiques qui font mouche dès la première écoute,
le tout sous une fine couche de barbelés. Une rythmique aidée
par des percussions métalliques et il n'en faut pas plus pour donner
à leur musique un petit coté industriel à la Cop
Shoot Cop.
Mais cet album marque aussi le début de la fin. Quand sort l'album
Instant Winner, le groupe s'est déjà séparé.
Un groupe qui avait tapé dans l'il (un de plus !) de King
Coffey, un des mecs de Butthole Surfers, qui sort l'album sur son label
texan Trance Syndicate en 1994. Toujours enregistré par Albini,
c'est tout simplement un chef d'uvre à posséder absolument.
Le son est définitivement impressionnant (un des meilleurs que
Albini ait fait). Le groupe est inspiré des dieux et nous pond
onze morceaux phénoménaux sans qu'on ne puisse en jeter
un seul. Entre rythmes répétitifs, cadencés ou lourds,
voix trafiquées, murmurées, murs de guitares où se
dégagent inlassablement des mélodies, cet album respire
la maturité. Jamais d'overdose de bruit, tout est distillé
au millimètre. Dix ans plus tard, il n'a pas pris une ride. Distorted
Pony est à ranger aux cotés des plus grands maîtres
du genre (Unsane, Sonic Youth, Cop Shoot Cop, Jesus Lizard). C'est sans
doute le moins connu mais il n'est jamais trop tard, regret impossible,
impossible regret.
SKX (31/03/2004)
Discographie
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Concrete
Bruises 7"
Piece of Mind records 1990
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Work
Makes Freedom 12"
Bomp! records 1991
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Punishment
Room LP
Bomp! records 1992
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Dept.
of Existence/Go Cart 7"
Gasoline Boost records 1992
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Instant
Winner CD
Trance Syndicate 1994
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Autres :
1990
1 titre sur le 7" compil Demolition Scare (Demolition records)
1991
1 titre "Jahr Null" sur la compil "The Big One"
(Flipside records)
1 titre "Scratch Out the Sky" sur la compil "HURT"
(Braindrops records)
1992
1 titre sur la compil "OW! Quit it!" 2x7" (Volvolo
records)
1 titre "Sinners Prayer" (live) sur la compil "I
Give You the Head of Corporate Rock" (Che/Pacifica Radio)
1994
1 titre "Insatiable Times" sur la compil "Smitten"
CD (Karate Brand records)
1 titre sur la compil "Destination Bomp" (Bomp! records)
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