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Vultures, Hyenas And Coyotes
s/t – CD
Gaffer/Araki records 2024

J’étais tellement loin de penser que ce groupe s’était reformé que j’ai réellement pensé dans un premier temps qu’un nouveau projet avait emprunté le titre d’album du défunt groupe lyonnais Socrates dont cette gazette virtuelle avait narré les exploits antérieurs. Mais Socrates et Vultures, Hyenas And Coyotes, c’est la même chose. Ou presque. Frank Garcia aka Frank Gaffer (records), l’homme aux dix mille projets et Christophe Futelot mais sans Mathilde au chant reforment Socrates mais préfèrent changer de patronyme et optent pour Vultures, Hyenas And Coyotes. D’autant plus surprenant que Frank et Christophe s’étaient déjà récemment retrouvé avec un troisième lascar pour former Sunnnerds. Projet mort-né, j’en sais rien mais je prends avec grand plaisir le retour de ce duo, qu’importe le nom.
La paire n’a pas perdu son sens aiguisé du noise-rock convulsif et trépidant, des allers et retours sur le manche qui mettent la pression, des mesures répétitives qui la mettent encore plus et la batterie qui finit par l’exploser quand la cuisson est à point. Frank est revenu au chant comme au tout début quand Socrates était en mode duo. Ce qui n’est pas un problème pour lui. Il a eu maintes fois l’occasion d’exercer ses cordes vocales dans ces nombreux autres groupes même si l’instrumental a souvent eu sa préférence. Le batteur cogne fort, comme au premier jour, comme si cela faisait une éternité qu’il n’avait pas eu l’occasion de s’en donner à coeur joie (ce qui doit être le cas), fermement motivé à vous enfoncer dans le crâne sa détermination. Essence no-wave, enregistrement cru et sans fioriture. C’est mat, âpre, ça sent le fer se frottant au fer, la chair contre la chair, bruit de viande saignante, odeur carnassière, salive et sueur froide au menu. Huit titres qui n’oublient cependant pas d’être fun (Dead End Conversation, Maybe He’s A Hole), turbulents, alertes, titubants, avec parfois des faux-airs de Arab On Radar, où la seule accalmie est le début de Untitled et l’apothéose, les cinq minutes et quelques du titre de sortie, Chaïless, grand moment de secousses multiples que de doux arpèges viennent éteindre tranquillement. Après dix-sept longues années de silence, les retrouvailles sont très réussies, comme si c’était hier.

SKX (04/06/2024)