docents

Docents
Figure Study – CD
self-released 2023

Il avait déjà été question de Docents à la fin de l’été. C’était à l’époque qu’une pauvre cassette. C’est désormais qu’un pauvre CD fait maison et tiré à très peu d’exemplaires. C’est surtout un prétexte pour parler plus longuement et rajouter une couche sur un des meilleurs trucs qui soit sorti cette année. J’aurais très bien vu Figure Study, premier album de ce groupe de New York, publié sur Born Yesterday pour lui donner encore plus de lisibilité. Il aurait eu très fière allure aux cotés de Stuck ou Landowner.
Dans un style qui ne tient qu’à lui, Docents arrive également à manier intelligemment et brillamment les éléments du noise-rock, du post-punk et du post-hardcore pour ciseler une musique à multiples visages mais regardant toujours dans le même sens. L’horizon est orageux et fiévreux. Le chanteur gronde de sa puissante voix intense régulièrement en mode spoken-word. Les deux guitares sont pleines d’éclats et de tranchants. Les morceaux sont à la fois pénétrants et très élaborés, affichant des personnalités sans cesse affirmées, une des grandes forces de Figure Study. Docents passe ainsi allègrement de To Know Him Is To Love Him à la fibre mélodique et urgente évidente (tout comme le splendide The Cold bien plus chaud que son nom l’indique), assez simple dans son cheminement, à Averaged Interest qui, du haut de ces cinq minutes vingt, dispense des structures à tiroirs débouchant sur une fin magnétique, des détours ménageant le suspens pour une délivrance encore plus belle. Et on pourrait dire la même chose de Buried Alive ou Bits diffusant chacun à leur manière des humeurs totalement ensorcelantes avec une tension sous-jacente qui rend ces titres encore plus prenants. Du haut niveau. Mais c’est le cas de chacune des compos. Qui vous retourne, bouscule, empoigne autant par le colbac que par le cœur, se mettant au même niveau que les albums de Stnnng ou The Conformists. Bref, ce qu’on appelle un beau et grand album.

SKX (17/12/2023)