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pogo


Dead Mammals
II – CD
Pogo/Trepanation/Forbidden Place records 2023

Après un CDEP en fin d’année dernière pour patienter, Dead Mammals débarque donc avec son second album. Comme promis, le morceau Chew The Fat se retrouve sur l’album. Et comme promis, les quatre autres titres de l’EP restent inédits. Un très bon point alors que l’écoute du second album du duo anglais n’a pas encore débuté. Mais tout va bien se passer. La confiance règne, on sait où on met les pieds avec Dead Mammals et si la surprise n’est pas de mise, le charme agit toujours. Il est même de plus en plus fort.
On hésitera de parler d’un duo ou alors un faux duo. Ils sont pourtant deux mais Chris joue pour trois, voir quatre. Un groupe à lui tout seul. Guitare, basse et batterie. Et même un peu de chant aussi. Et le chanteur Peter ajoute maintenant de la guitare à sa panoplie. Dead Mammals, c’est donc deux sur le papier mais avec la magie des studios, il ne sonne pas comme un véritable duo. Ce n’est pas le premier me direz-vous où à deux, ça fait plus de bordel que de multiples paires de bras. Sauf qu’avec Dead Mammals, pas de surenchère technico-technique, que ce soit dans l’approche des instruments ou pour le son. Ça joue et ça sonne de façon assez simple et primaire. Pas d’esbroufe, près de l’os, efficace, punk. La batterie ne bénéficie toujours pas d’un traitement de faveur et reste au second plan. Elle fait le boulot mais ce n’est définitivement pas le point fort.
Par contre, question écriture, Dead Mammals a étoffé le déroulement des opérations. Des morceaux qui ont pris du coffre. Sans complexifier l’affaire, la ligne droite n’est pas le plus court chemin, ça ne rentre pas dans le lard à la moindre occasion, la frustration n’éclate pas au grand jour. Dead Mammals multiplie même les titres sur le qui-vive, quand la tension est toujours prête à basculer mais que l’hésitation est permise. Une qualité déjà entendue chez Dead Mammals mais qui tend à se généraliser sur cet album généreusement doté de treize titres pour trois-quarts d’heure, donnée rare pour un disque de noise-rock chez qui l’urgence et l’intensité étaient partie intégrante du cahier des charges. Ou comment tenir en haleine sans tout mettre dans le rouge à l’instar des six minutes finales de Heir Sid. La basse tient un rôle central. N’étonnerait personne que cet instrument soit le point de départ de toutes les compositions. Elle est rutilante, distordue, mélodique et mène souvent la danse. J’entends souvent du Hammerhead dans cette approche noise-rock assez directe et accrocheuse mais plus fracturée et subtile qu’elle n’y paraît, dans cette facilité à pondre des morceaux de bravoure qui flattent le tympan sans le ménager. Avec une production plus adéquate pour mettre en valeur le talent de ce duo, II aurait carrément tutoyé les étoiles mais il n’en reste pas moins un sacré bon disque de noise-rock.

SKX (03/12/2023)