partchimp
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Part Chimp
Drool – LP
Wrong Speed/Learning Curve records 2021

Cela fait un bail que le cas de Part Chimp n’a pas été évoqué. Depuis le troisième album Thriller qui était loin d’avoir fait passer un grand frisson. L’album suivant sobrement intitulé IV en 2017 et qui intervenait après un long silence de huit ans a même été totalement zappé. Mais le récent article sur Ligament dont les cendres avaient donné dans la foulée naissance à Part Chimp ont ravivé la flamme pour Tim Cedar (également ex-Loveblobs et Penthouse) et sa bande. Faut dire que ça jamais été l’amour fou et depuis l’excellent I Am Come, l’intérêt pour ce groupe anglais n’avait fait que lentement décliner. Une histoire de recette toujours identique mais à chaque fois en un peu moins bien.
Cependant, Tim Cedar qui a récemment abandonné Sex Swing pour se consacrer pleinement à Part Chimp semble avoir retrouvé de la vigueur, un second souffle et de la volonté pour ce vieux projet démarré vingt ans plus tôt. La méthode est toujours la même. Son massif, volume spacieux, amplis à burne, riffs énormes et primitifs qui débordent du cadre, fuzz, hordes de crépitements comme des cafards grouillants, chaque musicien martelant son instrument avec force. Seule la voix se fait traînante, en retrait souvent, n’est jamais à fond. Et puis vous avez une bonne dose de mélodies dans toute cette lourdeur, une manière bien à eux de dompter leur sauvagerie et de la rendre accessible et présentable. Mélodie et puissance, c’est pas franchement novateur mais Part Chimp a toujours eu le don de le faire un peu mieux que la moyenne. Tout réside dans la capacité de Part Chimp à accoucher du riff qui tue, de la rythmique qui assomme plus bas que terre ou gifle dans les grandes largeurs, de la qualité de la mélodie à enrober tout ça et de l’allant insufflé par le groupe pour tout emporter sur son passage, à saccager et piétiner mais avec simplicité et un entrain invincible. Comme dit Tim Cedar, If it’s too difficult to play or I couldn’t possibly sing this tune. Stop ! Next.
Avec Drool, Part Chimp se place dans le sillage de I Am Come sans l’égaler mais le niveau de l’écriture est remonté de plusieurs crans. Des compos qui titillent tout de suite les nerfs, vous donnent envie de secouer votre abondante crinière même quand vous n’en avez plus et de chantonner l’air comme aime si bien le faire Cedar, c’est plutôt bon signe. Back From The Dead, Wallet, Clever qui crève le plafond, le répétitif Drool qui ne fait que s’emballer et se gonfler d’air compressé jusqu’au doux vertige, autant de titres qui réconcilient avec Part Chimp. Et c’est quand le groupe de Londres accélère brutalement le rythme avec Up With Notes qu’il devient irrésistible. Un rythme que Part Chimp n’opte que trop rarement mais bizarrement, sur Dirty Bird, le titre le plus lent et enfumé, limite psyché, il sait aussi se montrer très convaincant. Part Chimp arrive à faire le grand écart sans se claquer les muscles qu’il a élastique, retrouvant cette forme d’abandon, jouant sans trop de calcul, donnant le micro à Timothy Farthing (Hey Colossus) sur It’s True Man pour surprendre son monde avec une tonalité de chant très différente et plongeant à nouveau tête baissée dans les affres des décibels avec une inspiration en partie retrouvée.

SKX (13/09/2021)