fatpossum
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Rowland
S. Howard
Pop Crimes LP
Fat Possum records 2009/2020
Il aura fallu attendre dix ans pour écouter la suite de Teenage
Snuff Film. La suite et la fin. Deux mois après la publication
de Pop Crimes, Rowland S. Howard nétait plus de ce
monde. Un album en forme dadieu qui nen devient que plus poignant.
Introuvable à un prix respectant les porte-monnaie du péquin
moyen, cette réédition est donc la bienvenue. Mick Harvey
est toujours de la partie. Brian Hooper joue de la basse uniquement sur
deux titres, Sean Stewart le remplace sur (I Know) A Girl Called Jonny
et le reste est loeuvre de J.P. Shilo qui taquine aussi la guitare,
le violon et la general strangeness. Une dernière offrande
de Rowland S. Howard ne possédant pas un retentissement identique
à Teenage Snuff Film, la faute aux morceaux pas aussi marquants
que sont Wayward Man, Ave Maria et The Golden Age Of
Bloodshed mais qui tiennent cependant la route. Pourtant, Pop Crimes
est traversé par de grands moments. Comment ne pas fondre sur (I
Know) A Girl Called Jonny et le chant féminin de Jonnine Standish
qui a co-écrit le morceau, se transformer en flaque deau
sur Shut Me Down, être hypnotisé par les sept minutes
et quelques de Pop Crimes et sa ligne de basse aussi obsédante
quentraînante et être bluffé par Lifes
What You Make It, reprise surprenante de Talk Talk que Rowland S.
Howard adapte parfaitement à son univers de crooner désenchanté.
Des reprises que lAustralien maîtrise décidément
très bien puisque Nothin, reprise de Townes Van Zandt,
est également un des beaux passages de Pop Crimes. Il écrivait
un ultime hommage au rock et à son interprétation toute
personnelle du blues, aussi singulière que son physique. Affilé,
décharné, tourmenté, drogué, une fragilité
qui donnait envie de le protéger mais qui aurait pu vous valoir
dans létreinte un couteau dans le bide. Une musique toxique
et romanesque à limage du personnage. Rowland S. Howard pouvait
mourir en paix et laisser ses démons brûler en enfer.
SKX (17/04/2020)
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