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Gold
Dime
My House LP
Fire Talk records 2019
Second album pour Gold Dime, un projet de la new-yorkaise Andrya Ambro,
(ex-Talk Normal) qui ressemble de plus en plus à un groupe à
part entière. Exit le personnel qui lavait accompagné
pour Nerves. Désormais, un guitariste (John Bohannon) et
un bassiste (Ian Douglas-Moore) accompagnent la batteuse et chanteuse
(qui soccupe aussi parfois de la guitare) dans un effort devenant
ainsi collectif, sans oublier la présence du saxophoniste David
Lackner sur quatre morceaux.
Si Nerves
était un album qui nous avait déjà largement comblé,
alors que dire de My House. Ce disque est une vraie perle, un trésor
caché qui aurait mérité de capter beaucoup plus la
lumière lannée dernière et de figurer dans
plus dun bilan à la mords-moi le nud. Il nest
jamais trop tard.
Une musique toujours aussi difficile à attraper. Elle flotte dans
des sphères troublantes et hypnotisantes, proche dun post-punk
pourtant bien trop réducteur pour ses désirs démancipation,
naviguant au-dessus des contraintes formelles de toutes sortes, narrative,
shamanique, dissonante, crépusculaire, bruyante, rappelant parfois
Dog Faced Hermans, lunivers dérangé et beau dune
Carla Bozulich ou les grandes soeurs de Ut,
capable de secousses et de magnifiques mélodies revêches.
Des titres limpides, beaux prenant cependant le temps de développer
tous leurs nectars. Les neuf compos sépanchent presque toutes
entre cinq et sept minutes et cette nouvelle configuration en trio et
en mode serré a permis à Gold Dime décrire
des morceaux encore plus cohérents et percutants, saffranchissant
des sinuosités au sein de structures parfaitement élaborées.
Rien que le début avec Hindsight II, My House et
La Isla De Vaso est une triplette gagnante et splendide, tout comme
Peggy, plus free, bruitiste, répétitif et tout autant
aliénant alors que Revolution sonne un charge entrainante,
tendue et irrésistible. Une batterie souvent tribale se contentant
de galoper sur les toms-basse avec des cliquetis sur les cymbales. Des
griffures noisy de guitares particulièrement acérées
et bien senties. La basse toute en souplesse et en rondeur. Le chant multiple
dAndrya Ambro envoûtant, orageux, douloureusement séducteur
et des gimmicks malicieusement trouvés comme ce bruit ressemblant
à un klaxon pour jouet sur La Isla De Vaso.
My House explose les murs comme les barrières des genres et
les esprits trop étroits tout en gardant ce caractère new-yorkais
sombre et urbain indéfinissable au-delà du cliché
auquel on a recours trop facilement quand on parle dun groupe provenant
de cette mégalopole. Mais cest tout le mystère et
léclat de ce disque quil faut absolument découvrir,
prendre le temps découter pour sen repaître à
linfini.
SKX (09/03/2020)
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