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The
Flying Luttenbachers Shattered Dimension 2xLPs ugExplode/God records 2019 Après leur tournée de reformation en 2017 sous limpulsion du Sonic Protest pour huit dates uniquement en France dont une à Rennes le 18 mars, il na pas été surprenant de revoir The Flying Luttenbachers revenir avec un nouvel album sous le bras. Le treizième depuis 1992 et surtout, le premier depuis 2007 et le frappant Incarceration By Abstraction. Vu le boulimique musical quest Weasel Walter dont The Flying Luttenbachers est le rejeton adoré qui la fait connaître aux oreilles intrépides du monde entier, bien plus que ses projets solo ou ses très très très nombreuses collaborations et vu que tous les groupes défunts se reforment un jour même sils ont promis, juré, craché que jamais on les y reprendrait, revoir The Flying Luttenbachers coule de source. Cela ne va pas faire plaisir à tout le monde sauf aux vendeurs daspirine. Un grand nombre vont fuir, la peur au ventre, les tympans en chou-fleur mais oui, la bête, que dis-je, le monstre The Flying Luttenbachers est bien de retour. Et il est toujours aussi sanguinaire, assoiffé de notes, de furie, dextrême, prêt à faire copuler le free jazz et le death metal, le trash et la no-wave, le punk et toutes formes de musiques qui en mettent partout à tout berzingue du moment que ça gicle à grosse dose et que ça fait (très) mal. Pour cette nouvelle distribution de torgnoles, Weasel Walter sest entouré de beau linge. Tim Dahl (Child Abuse) à la basse, Brandon Seabrook (guitare), Matt Nelson (saxophone) et Weasel Walter pour saccager la batterie en plus dêtre lunique compositeur en chef. Ce qui nest pas gage dun retour flamboyant. En fait, ce disque laisse la même impression dégagée par le concert à Rennes. Tous les éléments sont en place. Les rafales de batterie par le tentaculaire Walter, le dédale et la tectonique des rythmes, les fractures vertigineuses, les attaques soniques en mode typhon, lorgie de sons, ce sentiment de frénésie générale, dun train en feu inarrêtable. Je men prends plein la gueule, cest solide mais lavalanche ne memporte pas. Cest en place, des pros qui savent ce quils font mais cest comme plus cérébral, plus savant et moins en provenance des tripes, sans ce sentiment de douce folie qui pourrait jaillir à chaque instant, sans cette urgence, cette tension dingue que The Flying Luttenbachers savait si bien construire. Avec également un léger décalage vers la sphère free-jazz au détriment de la force brute, dune noise sauvage et percutante, dune approche plus primaire. A linstar des soufflantes free du saxophoniste sur Cripple Walk ou Sleaze Factor, deux morceaux crispants sur la longueur et ce, malgré la volonté de Walter pour mettre le bordel derrière. Les sonorités spécifiques de la basse de Dahl sont aussi un autre motif dirritation, évoquant (mais ce nest pas que de son fait, merci le guitariste) des relents prog-rock donnant un arrière-goût désagréable en bouche. La bande de Weasel Walter est pourtant toujours capable de belles envolées carnassières, que ce soit avec le court et introductif Goosesteppin, les douze minutes du très bon Epitaph (cest à dire quand la batterie revient sur le devant malgré un long break très free de Nelson et Seabrook) et les 21 minutes finales de Mutation, morceau orgiaque sur lequel Flying Luttenbachers retrouve par séquence sa folie suicidaire légendaire. Mais avec toujours ce sentiment quil manque quelque chose, un détail absent pour que le bras et tout ce qui suit soit emporté par cette broyeuse impitoyable que représente The Flying Luttenbachers. Mais je fais sûrement la fine bouche pour ce groupe chéri dont vous trouverez sur ce site des chroniques dithyrambiques et en forte quantité de leur incroyable riche discographie. Shattered Dimension, un retour valeureux mais sans la petite flamme à lintérieur qui fait vaciller. SKX (27/08/2019) |