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Yass Things That Might Have Been LP+CD X-Mist/-273°C/Salon Alter Hammer 2016 Entre les choses qui auraient pu être et celles qui ne seront jamais se trouve Things That Might Have Been. Un album qui aurait pu être catalogué noise-rock pur jus. Et un album qui fricote avec l'electro mais qui ne le sera jamais. Un disque qui est ni l'un ni l'autre. Et s'il tire tout de même plus vers le rock tapageur et dissonant, les indécrottables fans du genre peuvent faire la fine bouche. A l'origine de cette dichotomie, Yass, un nouveau duo allemand avec de l'ancien dedans. Markus Brengartner, batteur de feu Ten Volt Shock et Frank Otto, lui aussi dans Ten Volt Shock et surtout dans les toujours vivants et mythiques Kurt qui sillonneront les routes françaises en juin prochain. Deux gars qui ne perdent pas toutes leurs habitudes avec ce nouveau projet. L'esprit Kurt et Ten Volt Shock continue de flotter dans les riffs et dans la dynamique d'ensemble. On ne se refait pas facilement. Par contre, il faut également compter sur un synthé projetant en boucle ses gimmicks, des effets electro-ambient donnant une autre coloration et dimension à ces punk-rockers de base. Surprenant de prime abord. Voir déconcertant. On a beau retrouver toute l'énergie de leurs groupes précédents, cette touche bidouille électronique fait frissonner et pas toujours de bonheur. Avec un batteur qui ne cesse de marteler, de cogner et de cogner encore, c'est comme un effet techno transe surgissant aux détours de certains morceaux. Même le chant de Franck Otto se pare de quelques traficotages. Mais rassurez-vous, Yass est loin de Battles. Très loin. Manquerait plus que ça. Yass privilégie la véhémence, l'approche direct, le combat rapproché. C'est juste la décoration qui n'est pas toujours approprié. Tout dépend de l'inspiration du morceau. Le mélange rock-electro peut parfois faire laisser de marbre, certaines sonorités font crisper. Le duo sait également parfaitement en jouer. Des titres comme Stag, Alphatrum, SOS et Black Water tombent dans le domaine de la réussite, les mélodies deviennent prenantes et l'habillage est pertinent. C'est l'effet tornade, la tension par palier et le truc qui tourne en boucle pour atteindre la frénésie. Le synthé agit aussi comme une basse, remplit les vides, l'ambiance se couvre de sombre, le rythme retombe et Yass capte l'attention. Le duo s'aventure dans une musique sur laquelle on ne les attendait pas. Les fans de leurs groupes précédents sont donc prévenus mais ils auraient tort de ne pas essayer. Les choses ne sont pas toujours ce qu'on aimerait qu'elles soient et Yass s'ouvre des horizons qui méritent d'être suivis à défaut d'être totalement concluants. SKX (31/01/2017) |