tenvoltshock
gunner
bigout
|
Ten
Volt Shock
Strasbourg - LP
Gunner, Bigout 2013
Il existe des groupes avec qui nous sommes plus indulgents que d'autres.
Prenez le cas des Allemands de Ten Volt Shock. Strasbourg est leur
quatrième album depuis 2001 et c'est un peu beaucoup toujours pareil
le même disque que le trio nous sert. On pourrait s'en offusquer,
attendre de l'évolution, crier au scandale devant ce manque de
prise de risque mais non, chaque nouvelle livraison de trio de Freiburg
est un ravissement pour les tympans, une ode à la sidérurgie
allemande. Ten Volt Shock arrive à toujours nous proposer la même
chose et on fait comme si c'était la première fois. Ils
sont forts ces Allemands.
Tous un tas de raisons plus ou moins légitimes pourraient être
avancées. Ils sont discrets et mettent tellement d'années
à sortir un nouveau disque (le précédent 78
Hours date de 2010) qu'on a eu le temps de les oublier. Leurs
albums sont courts et on a pas le temps de s'en lasser (Strasbourg
se visite en huit morceaux et vingt minutes). Ce sont des gens adorables.
L'objectivité, c'est pour les culs bénis. Ou alors, l'argument
final qui balaie tout le reste : les compos de Ten Volt Shock sont tout
simplement mortelles. C'est la base de tout bon disque et Ten Volt Shock
s'est inscrit ce dogme au burin dans le crâne. Pas d'effets inutiles,
d'embellissements encombrants, de complications venant polluer le propos.
Le trio va toujours à l'essentiel et se concentre uniquement sur
l'écriture en se demandant comment faire vibrer de la meilleure
des façons ses compos.
Strasbourg, comme ses prédécesseurs, continue donc d'enfiler
les perles et ça, ça vaut toutes les évolutions du
monde. Ten Volt Shock tire la quintessence de son punk-noise-rock des
familles, machine en ébullition constante, sans cesse étonnement
fluide et franche du collier. Rythmique rebondissante et entraînante,
basse noise distordue, chant abrasif du guitariste Franck qui appose ses
riffs fiévreux et son goût pour les mélodies poignantes
gagnant en impact et en volume avec la patte de Vincent Robert (Electric
Electric) à l'enregistrement comme sur le très accrocheur
et dernier titre Bleed. Mais ils sont tous terriblement accrocheurs
(Ah ! ce Bilbao Cut). Strasbourg s'écoute donc jusqu'à
plus soif et se verra affubler, comme pour chacun de ses petits frères
à leur sortie, de meilleur album de Ten Volt Shock à ce
jour. En attendant le prochain.
SKX (02/10/2013)
|
|