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Massicot Suri Gruti 10'' Red Wig/Harbinger Sound 2016 Je vais encore te raconter ma vie. Jai eu une vraie surprise et une petite inquiétude lorsque la semaine dernière je suis retourné voir Massicot en concert Le groupe sest transformé en trio il y a peu et cest la violoniste qui est partie le violon étant linstrument que daucun considérait jusquici comme lun des éléments les plus significatifs de la musique et de lidentité de Massicot. Jétais inquiet donc mais je nai pas été déçu. Peut-être même que le concert auquel jai assisté ce soir là a été lun des meilleurs du groupe, un concert intense et libre, dansant et fracassant. Massicot reste Massicot mais évolue dune fort belle façon et il me tarde vraiment de pouvoir écouter un jour lenregistrement qui naitra de ce line-up refaçonné (ce sera en fin dannée si jai bien tout compris). En attendant parlons un peu de Suri Gruti, un EP classieux publié en juin 2016 et ne comprenant que deux titres (apparemment enregistrés encore à quatre, bien que le violon y soit vraiment plus que discret, perdu tout au fond du mix). Deux titres dune longueur quasi exténuante. Pour les amateurs de quantitatif, tout va bien, ils en prendront plein les oreilles. Mais ce nest pas le plus important. Le plus important cest que sur la première face de ce 10 pouces est gravée lune des meilleures compositions de Massicot à ce jour. Suri Gruti est un titre délibérément et follement allongé, avec quasiment pas de voix, un titre obsédant, hypnotique, tendu, parfois bruyant, élégant et mystérieux mais en même temps dune finesse et dune précision au delà de la raison, un fleuve dincandescence sans artifice inutiles, un concentré de tout ce que jaime chez Massicot mais un concentré de douze minutes (donc), autant dire une grosse décharge de bonheur et un tourbillon pour les sens. Sur la seconde face Zem poursuit dans la même veine de létalage et de la longueur, même sil fonctionne moins bien que Suri Gruti, sans doute parce quil comporte moins didées bonnes et fortes et surtout parce que celles-ci semblent du coup exploitées plus que nécessaire. Massicot perd son chemin à mi parcours sans non plus (s) échouer et il faut attendre les trois ou quatre dernières minutes de Zem pour entrevoir quelque chose dinédit dans la musique du groupe, quelque chose de finalement un peu troublant, une sorte de mélancolie en pente descendante, de douceur triste. Et il est toujours bon de découvrir du nouveau et de létonnant chez un groupe, surtout lorsquon apprécie particulièrement celui-ci. Hazam (14/03/2017) |