lessart
gileadmedia
|
Less
Art
Strangled Light LP
Gilead Media 2017
Les membres
de Less Art ne sont pas des débutants et ça s'entend. Strangled
Light est un premier album parfaitement maîtrisé, un
nouveau groupe qui débarque dans le paysage sans crier gare mais
qui a déjà tout bon. Chez Less Art, vous avez le bassiste
et le guitariste de Kowloon Walled City (Ian Miller et Jon Howell qui
jouait aussi dans Tigon),
Mike Minnick qui donne de sa voix chez Curl Up And Die, Riley Breckenridge
bat la mesure chez Thrice, ces quatre là formant déjà
ensemble un groupe récréatif du nom de Puig Destroyer. Vous
rajoutez Eddie Breckenridge, le frangin de l'autre, à la seconde
guitare et jouant aussi dans Thrice et vous pouvez avancer sans aucun
problème que ces gars se connaissent sur le bout des doigts. Une
histoire de potes qui n'arrêtent pas de faire de l'échangisme.
Less Art est sûrement leur plus beau coup.
Enregistré par Scott Evans (chanteur-guitariste de Kowloon Walled
City, on reste dans le cercle des intimes), Strangled Light fait
preuve d'une classe inégalable. Musicalement, Less Art se situe
dans un triangle des Bermudes fort appréciable dont les pointes
se nomment Kowloon
Walled City, Ken
Mode et Ladder
Devils. C'est à dire entre post-hardcore puissamment charpenté
et noise-rock anguleux, entre rage sourde qui suinte par tous les pores
des paroles très personnelles et une sombre agressivité
qui assène de bonnes claques, une émotion à fleur
de peau et du virilement poignant. Comme sur le dernier Kowloon Walled
City, on retrouve cette légèreté sous la lourdeur,
la lumière palpable sous la noirceur ambiante et un songwriting
trois étoiles. Les deux guitaristes très complémentaires
sculptent des riffs et dessinent des arpèges illuminant chaque
composition. Un travail d'orfèvres sous des allures de brutes.
Et le chant de Minnick vient couronner le tout, subtilement prenant, terriblement
intense et secondé sur l'excellentissime Diana The Huntress
et son riff à tomber par Meghan O'Neil Pennie (Super Unison, ex-Punch).
Mais excellents, ils le sont tous ces neuf titres. Un alliage idéal
de baston, de souffre, de mélodies piquantes, d'accalmies dispersées
judicieusement de la part d'un groupe qui ne montre jamais les muscles,
de riffs sur du velours, de mid-tempo foudroyants, des passages qui vous
retournent les tripes, un noise-rock qui vire dans le sensible plus d'une
fois, d'un désespoir latent qui ne s'en laisse pas compter. Tous
les éléments sont connus mais le groupe d'Oakland en a fait
un grandiose album. More Less Art.
SKX (04/10/2017)
|
|