couchslut
microwaves
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Couch
Slut/Microwaves
Split LP
Sleeping Giant Glossolalia 2017
Un split de poids. Non pas parce que le vinyle pèse physiquement
lourd mais parce que les deux groupes présents ne sont pas n'importe
lesquels. Du genre à se demander par quelle face on va commencer
tant les deux donnent envie.
Alors honneur aux vieux. Microwaves n'avait pas donné signe de
vie depuis 2014 et Regurgitant
Phenomena qui était leur cinquième album mais trop
peu de monde en parle. On se répète, nous aussi on se fait
vieux mais c'est un groupe largement sous-estimé et c'est bien
dommage. Ces trois nouveaux titres prouvent une nouvelle fois que le noise-rock
mutant de Microwaves est incomparable. Antibody et 1983
cognent dans les coins avec une élasticité incomparable,
des bruits parasites qui sont leur marque de fabrique, des structures
aussi souples que cassantes, des virtuoses de l'instrument tout en étant
frontal et malade du bulbe. A s'en lécher les doigts. Et ce n'est
pas fini. Le trio de Pittsburgh s'attaque à Voïvoid, ce vieux
groupe de trash-metal canadien qui avait sorti le morceau Ravenous
Medicine en 1987 sur l'album Killing Technology. Jamais entendu
l'original, faut pas déconner non plus mais je sais que la version
Microwaves est largement supérieure. D'ailleurs, ça sonne
comme du Microwaves. Même quand ils s'attaquent à la partie
solo de guitare qui est bien tordu juste ce qu'il faut. Microwaves ne
craint personne, donne le tournis, convulse, mord et fonce dans le tas
sans jamais perdre son souffle. Du bel ouvrage et un gros coup de jeune
pour une antiquité du metal.
Couch Slut se plaît également à reprendre un groupe.
Et pas n'importe lequel. Steely Dan, un groupe aux antipodes de leur univers.
Les New-yorkais reprennent Babylon Sisters, un vieux truc datant
de 1980 sur l'album Gaucho. Là encore, jamais entendu, faut
toujours pas déconner mais je suis sûr que la version Couch
Slut n'a strictement rien à voir. Babylon Sisters sonne
comme un morceau à part entière de leur répertoire
et il est assez dingue. Une structure éclatée tout au long
de plus de sept minutes aventureuses pendant lesquelles Couch Slut s'essaye
à toutes les techniques de combat. Leur préférée
est la position d'attente, toujours sur le qui-vive, une chanteuse se
contrôlant mais pas loin de péter un plomb comme d'habitude,
un groupe prêt à exploser mais préférant des
chemins détournés, une tension très palpable et une
folie latente qui entoure cette reprise d'un halo étouffant et
grandiose. Le second et dernier titre se nomme Dorothy. Un inédit
dans le registre que Couch Slut maîtrise le mieux. Lécartèlement,
le démembrement, le dépeçage. Amy Mills, guitariste
sur My
Life As A Woman mais pas sur Contempt
s'invite à la trompette. Souffle, petite, souffle car on ne t'entend
guère. Un morceau comme une vallée de souffrance, un condamné
qui va à la potence mais Couch Slut sait-il faire autre chose ?
Sait-il surtout écrire un mauvais morceau ? La réponse est
non et c'est plus qu'un complément idéal de leur tout nouvel
album Contempt, c'est un split à posséder d'urgence
autant que ces deux groupes nous possèdent.
SKX (16/10/2017)
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