nakedlights
castleface

Castle Face records, le label de John Dwyer (Thee Oh Sees), est plus réputé pour ces groupes garage-rock. Mais là, il a déniché une perle post-punk en provenance d'Oakland. Naked Lights avait déjà réalisé un premier album en 2013 (Chime Grove sur Adagio 830 records qui reprenait en partie un album sorti uniquement sur cassette sur Sanity Muffin en 2011). Totalement passé inaperçu. Quand on l'écoute a posteriori, c'est pas étonnant. Et encore plus étonnant de les retrouver à sortir un album du niveau de On Nature.
Ce groupe comprenant d'anciens Tristeza (dans la lignée des groupes post-rock typique qui font que toutes personnes normalement constituées en sont devenues à détester ce sous-genre) a resserré les boulons. Et recruté une chanteuse, Aurora Crispin. Sous la bannière des anciens comme Pylon, Gang Of Four, Bush Tetras ou Au Pairs, Naked Lights s'est transformé en bête post-punk du nouveau millénaire. Quinze compositions, oui quinze, alliant tour à tour souplesse et rigidité, sensualité et minimalisme avec des accents dub dans la basse les rapprochant d'un Moonshake sur le magnifique Hedges ou, plus près de nous, les Irlandais de feu Logikparty. Ce qui est surtout agréable avec Naked Lights, c'est que les cinq membres ne se contentent pas d'appliquer un schéma identique à chacun de leurs morceaux. On Nature est également mordant et abstrait, varie les ambiances, sort le saxophone, un brin de synthé, des percussions multiples jouées par presque tout le personnel et deux guitares cristallines et acérées. C'est subtilement mécanique sur Mechanical Eye. Complètement instrumental sur l'oriental et tribal Trepanning. Plus barré jusqu'à évoquer les titres les plus punky de Dog Faced Hermans. Et toujours ce sens enlevé de l'écriture pour des morceaux inventifs et surprenants (Blue Ink ou On Nature, c'est quand même la grande classe), louvoyant admirablement bien entre des références jamais lourdes à porter. Naked Lights a trouvé la lumière.

SKX (07/03/2016)