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L.O.T.I.O.N. Digital Control And Man's Obsolescence LP La Vida Es Un Mus/Toxic State 2015 L.O.T.I.O.N.
avec des points entre chaque lettre parce que ça signifie Legacy
of Terror In Occupied Nations. Et avec un album s'appelant Digital
Control And Man's Obsolescence, L.O.T.I.O.N. aborde les sujets aussi
paranoïaques que Pop. 1280,
tout aussi New-yorkais qu'eux. La Grosse Pomme est vérolée.
Rien ne va plus. L.O.T.I.O.N., c'est donc du sérieux. A l'instar
d'Anasazi, leurs
potes d'écuries également New-yorkais, L.O.T.I.O.N. ne protège
pas des impuretés de la vie quotidienne. Au contraire, les quatre
membres de L.O.T.I.O.N. mettent le doigt là où ça
fait mal, irrite les muqueuses et envoie valser la crasse avec un beau
sourire torve. L.O.T.I.O.N., c'est l'option industriel, matraquage du
travail à la chaîne et abrutissement des masses laborieuses.
Le batteur joue dans une configuration originale et minimale avec des
pads électroniques, l'impression qu'une boite à rythmes
est couplée à la bête, balançant frénétiquement
des bruits vachards ou révolus que le guitariste reprend en chur.
En fait, c'est tout le monde qui est au taquet. Un fiel et des cordes
qui crissent leur valent inévitablement des comparaisons avec Big
Black. Mais il faut oublier. L.O.T.I.O.N. possède une approche
à l'arrache très appréciable, beaucoup plus punk,
sale, effroyablement agressive et sans les gimmicks de guitare qui font
la différence. L.O.T.I.O.N. ne fait rien pour caresser dans le
sens du poil. Voix saturée, effets spéciaux sauvages, L.O.T.I.O.N.
donne dans le cyber-punk noise sauvage et le combat de rue. Rythmiques
guérilla, riffs lance-flammes, L.O.T.I.O.N. règle les problèmes
les armes à la main, avec un son étriqué rajoutant
au malaise ambiant et des compos au couteau. La baston, c'est éprouvant
mais saluons ce disque furieusement atteint qui sait allumer les petites
lumières qu'il faut dans nos esprits névrotiques tout en
les soulageant. New-York toujours aussi malade et L.O.T.I.O.N. est un
très beau représentant de la faune environnante. |