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The Kandinsky Complex/Crippled Old Farts
split – 10''
Rejuvenation records 2016

Qu’est ce que ça peut être beau l’amitié quand même. Et l’histoire de ce disque l’est tout autant. Je vais vous la faire en version courte mais ce sont les Kandinsky Complex qui auraient eu en premier l’idée de ce split avec leurs copains de Crippled Old Farts. Les conditions requises étant de tout enregistrer avec des moyens plutôt roots (le local de répétition de ces mêmes Crippled Old Farts) sur un laps de temps assez court (un week-end) pour garder toute la spontanéité du truc, que chaque groupe reprenne un titre de l’autre et que tout le monde s’amuse autant qu’il le peut (certainement l’objectif le plus facile à atteindre du lot). Et puis aussi que le résultat soit mixé en collaboration avant d’être publié en tirage limité – 100 exemplaires, moi j’ai eu le #25, ce n’est pas si mal, hein, mais ça m’inquiète quand même un peu de me retrouver dans le haut du tableau, je n’ai pas l’habitude.

Au début j’ai pensé que c’était une bonne surprise que de déjà avoir la possibilité d’écouter un nouvel enregistrement de Crippled Old Farts. Mais en fait, non : l’album Free Drinks In Hell date déjà de 2014 et oui que le temps passe vite ou alors il ne fait pas bon vieillir, appelez cela comme vous voulez, de toute façon cela n’enlèvera rien à mon enthousiasme éternellement pubertaire. Les Crippled Old Farts jouent toujours ce punk hardcore estampillé 80’s avec la même fougue, la même fraicheur et la même ingénuité et je m’en fous que les six titres de ce split aient pu figurer sur l’album susnommé ou sur celui qui viendra peut-être un jour parce que c’est toujours aussi bon, court, énervé et bien foutu. Et puis pour une session censément enregistrée à l’arrache/vas-y comme je te pousse la qualité sonore est largement plus qu’acceptable, elle apporte tout le relief nécessaire (on entend tout bien comme il faut, y compris les lignes de basse de qualité supérieure). Il n’y a pas à dire : ce sont les vieux qui pètent le mieux même si Crippled Old Farts nous gratifie ici d’un Time Ain’t Nobody’s Friend tubesque à souhait.

The Kandinsky Complex c’est la découverte du disque. Et une bonne en plus. Un trio parisien avec déjà deux EP à son actif – jamais écoutés – et difficilement catégorisable, entre punk et post punk avec une bonne petite couche de gras doré sur tranches et un chant féminin bien placé. Je ne fais absolument pas ce genre de précision pour montrer d’un doigt sexiste ce qui n’a pas à l’être mais disons que dans ce monde de beugleurs velus, tatoués et testostéronés, cela fait plus que du bien d’entendre un chant varié qui allie souplesse, conviction et braillardise. Non il ne suffit pas de mordre dans un micro pour faire croire que (rayez les mentions inutiles) on a des choses intéressantes à raconter/on a des certitudes top 3000 sur le sens de la vie/on est super malheureux mais t’inquiète ça ira quand même/on déteste la terre entière sauf maman et le chat. Enfin bref, avec The Kandinsky Complex, que ce soit au niveau du chant ou de la musique, on a droit à une belle démonstration de rage électrique et de puissance mélodique. Démerdez-vous donc pour enregistrer un véritable album la prochaine fois.

Et puis tiens, à propos des textes, ils figurent en intégralité dans un mini livret accompagnant le disque, avec cette calligraphie si reconnaissable de Steph Rad Party – également chanteur/parolier de Crippled Old Farts. Lequel Seph Rad Party est évidemment responsable de l’artwork tout aussi reconnaissable. Dans la pochette on trouve également un insert avec plein de photos et un feuillet qui explique le pourquoi et le comment de ce disque – un texte que j’ai pompé à 99% pour écrire cette chronique frauduleuse, merci beaucoup.

Hazam (26/06/2016)