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Drache Skeet Shooting – LP Boom Boom Rikordz/Katatak/Rejuvenation/Tendresse 2016 Tout d’abord, laissez-moi un peu faire les présentations, juste histoire d’entretenir pendant encore quelques toutes petites secondes l’illusion que nous allons pouvoir rester entre personnes civilisées et raisonnables. Prenez une bande d’olibrius du genre malintentionnés et jouant ou ayant joué dans des groupes tels que Volx, Caraques, La Pince ou Tentaculos (mais je ne vais pas tous les citer non plus). Enfermez-les à double tour dans une cave bruxelloise non aérée (détail vraiment très important). Secouez fermement le bousin mais pas trop non plus parce que de toute façon ils savent très bien le faire tous seuls. Et, finalement, prenez-vous une bonne drache sur la gueule. Les quelques secondes de répit annoncées en début de chronique sont déjà terminées. Drache en patois bruxellois ou je ne sais quoi, il parait que cela signifie un truc comme « grosse averse » voire même « pluie torrentielle ». Moi, à l’écoute de ce Skeet Shooting, je traduirais plutôt par « ça va chier des bulles, des acouphènes persistants et de la merde par brouettes entières ». Ça va chier oui et ces mecs là, même si on le savait déjà au vu de leurs curriculum vitae respectifs, sont définitivement des gros malades. Je vous en foutrais moi, du tir au pigeon et du ball-trap (« skeet shooting »), parlez-moi plutôt de noise dégueulasse et explosive, de post punk déviant (comprendre : pas de l’ersatz 80’s tout beau tout propre joué par des apprentis-coiffeurs parisiens), de guitares qui crissent et qui vrillent, de chant écorché qui braille sa race, de grosse basse qui balaie tout, de batterie qui en fout de partout et même de biniou maléfique qui rehausse le tout d’un petit parfum malfaisant comme j’aime bien. Du bonheur bien brut ambiancé malaise persistant et un vrai régal pour les amateurs de chiasse auditive. Disque de l’année ou presque et fin de la chronique. Hazam (02/11/2016)