La première et la dernière fois que j'ai entendu parlé de Caraques, c'était en 2013 sur un site de retraités sudistes qui n'a pas tenu la distance et qui j'espère s'emmerde désormais à s'en crever la panse sous les palmiers californiens. A l'époque, Pharmacie de Garde n'était sorti qu'en cassette et ce projet sonnait plus comme une bonne blague entre potes dont personne ne comprenait l'humour si t'étais pas né au sud de la Loire (pour faire large). Faut croire que la blague a pris de l'ampleur puisque Caraques est passé au vinyle. Caraques n'a peur de rien. Et ne fait plus rire personne. Dans le site sus-cité (rien de sexuel là-dedans) dont Perte & Fracas a eu la peau, un commentaire un peu plus éclairé que la moyenne (ce qui n'était franchement pas dur) vendait la mèche : Caraques, ce sont des membres de Fillette + des membres de Ntwin + les 2 Volx. Mais tout ça semble pas bien fixé dans le marbre. En gros, jouent qui veut dans Caraques, du moment que tu sais jouer à la pétanque et tu cherches les embrouilles. Le résultat sonne comme une bonne grosse vieille impro enregistrée dans le local de répétition. Mais de ce chaos somme toute maîtrisé subsiste définitivement une forme d'espoir. Des ébauches d'idées qui mériteraient d'être creusées quand elles ne font pas mouche tout de suite, une no-wave froide qui gagnerait à voir la lumière du jour, un noise-rock contenu, répétitif, explosant par saccades qui ne demande qu'à s'envoler. Un bout de cuivre traînant dans le fond, pareil pour des lambeaux de synthé, de l'humour, des chants, des chœurs et des titres sans nom en pagaille qui s’enchaînent tous avec des samples plus vrais que nature. Pour un groupe envisagé comme une blague, il est plutôt pas mal et on aimerait bien qu'il creuse l'affaire. Et puis de toute façon, un groupe qui met au centre de sa pochette, un black posant avec le maillot du FC Nantes ne peut être que le meilleur groupe du monde. Même s'il ne le sait pas encore.

SKX (22/08/2014)