clever
homeless
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Clever
Kewdi Udi LP
Homeless 2016
Quand un groupe
décide de s'appeler Clever, il a intérêt à
assurer un minimum s'il ne veut pas passer pour un crétin. Clever
fait mieux. Il t'embrouille l'esprit, le réduit en charpie en huit
titres et à peine vingt minutes d'un vinyle jaune pisseux qui tourne
à fond de culotte en 45 tours.
Avec des mecs qui jouent ou ont joué dans Sewers,
Per
Purpose et Psy
Ants, Clever est un groupe de petits malins à qui on ne l'a
fait pas. Clever sait s'y prendre pour donner une autre tournure à
leur rock'n'roll rouge et brûlant déjà entendu dans
leurs différents projets. Le groupe de Brisbane garde l'incandescence,
rassemble les étincelles et fomente une bombe à mêche
courte devant autant au noise-rock anguleux et tapageur qu'aux racines
rock'n'roll locales, ressuscitant au passage le fantôme de Venom
P. Stinger.
Clever va droit au but. Clever va vite. Clever a le nerf agité.
Une anarchie domptée par une vélocité à toutes
épreuves. La section rythmique semble jouer en accéléré,
notamment le bassiste nous gratifiant de quelques figures libres assez
sidérantes. Le guitariste possède un jeu fiévreux,
trouvant son apogée sur le dernier titre My Head. Et le
chanteur, le mors aux dents, est parfait dans le rôle du torturé
dégénéré.
Du noise-punk féroce se diluant dans huit morceaux venimeux dont
le plus grand mérite est d'avoir su trouver un équilibre
idéal entre la rage incarnée et la bienveillance de ne point
trop en faire, une violence nihiliste et un sens de l'écriture
dans l'urgence qui n'oublie pas d'éclairer son propos à
coup de riffs piquants.
Au final, Kewdi Udi est un véritable coup de poignard que
tu ne vois pas venir et que tu ressens au plus profond de ta chair, la
nettoyant de toutes ces impuretés. Clever, nouveau groupe australien
à retenir et coup de maitre, un de plus de Homeless records, pour
un disque qui va pouvoir fièrement troner aux cotés des
albums de Cuntz
et Yes
I'm Leaving.
SKX (04/04/2016)
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