blacklisters


Blacklisters
Big Shame – Tape
Self-released 2016

Ce n'est qu'une modeste cassette. Ce n'est même pas un nouvel album. La plupart des morceaux dessus sont déjà connus. Mais elle était là, elle tendait ses petits bras chaleureux à la fin d'un concert plein d'entrain et de sueur à Rennes jeudi dernier 25 août. Et puis surtout, je ne refuse jamais un cadeau d'un guitariste avec un bandana.

Big Shame a été publié par le groupe lui-même avant que les Anglais ne quittent leur île plus isolée que jamais mais qui ne peut pas se passer du continent européen pour une tournée d'une semaine. Oui, c'est la Big Shame. Et comme le bassiste-boulet originel de Blakclisters a été remplacé par le chanteur de USA Nails, plus aucunes barrières ne se mettront en travers de la route de Blacklisters pour envahir dès qu'ils le souhaitent la vieille Europe.
Vous trouverez donc sur Big Shame 20 morceaux en utilisant le coupon de téléchargement alors que sur la cassette, 17 titres s'affichent. Si Blacklisters n'a plus de secret pour vous et que vous avez déjà toute leur discographie, Big Shame représente un intérêt très limité. Les deux titres du single Swords (ainsi que les deux supplémentaires qui figuraient sur le coupon de téléchargement), les trois titres du 45 tours Belt Party, les trois autres du split Cdr avec les Australiens de Scul Hazzards (dont Superpussy, une reprise de Rapeman), les deux compos présents sur la compilation Butcher's Waltz, tout y est.
Au rayon morceaux déjà connus mais dans une version légèrement différente (à savoir enregistrés pour la BBC et la Radio 1 Session), figurent Trickfuck, I Can Confirm That Ruth Abigail Holmes Is Not Dead tirés du premier album et Club Foot by Kasabian de la compilation It Wont Last Seven Years. Des versions qui ne viennent en rien bouleverser le juste cours des choses. Si vous avez bien suivi, il reste cinq morceaux. Dont l'avantage certain est d'être inédit. Il fallait quand même bien que cet objet présente un minimum d'avantage. Je ne sais pas d'où ils sortent. Ou bien si. Apparemment, ce sont des morceaux issus des mêmes sessions d'enregistrement que Adult. Et qui n'auraient pas trouver place sur leur deuxième album. Bref, qu'importe, ces morceaux ne sont pas de vulgaires chutes de studios. Leopold, The Bully (qui existe aussi dans la version Radio 1 Session), Stopstart et Something In The Wayne, c'est du Blacklisters pur jus, le noise-rock incendiaire, le plus bel héritage de Jesus Lizard transporté du coté de Leeds avec une mention toute particulière à The Bully, frontal et éminemment explosif et le terriblement sauvage et plus délié Something In The Wayne. C'est bon la honte. Et si vous ne possédiez que leurs deux albums, jetez vous sur cette cassette, ça vous fera comme un troisième album à part entière.

SKX (29/08/2016)